Jean-Sebastien Grinneiser, auteur/autrice sur Missions Publiques https://missionspubliques.org/author/jess/?lang=de Wed, 20 Jul 2022 09:48:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://missionspubliques.org/wp-content/uploads/2021/03/favicon.png Jean-Sebastien Grinneiser, auteur/autrice sur Missions Publiques https://missionspubliques.org/author/jess/?lang=de 32 32 « La véritable richesse de la vie sous-marine se trouve dans le monde microscopique » https://missionspubliques.org/la-veritable-richesse-de-la-vie-sous-marine-se-trouve-dans-le-monde-microscopique/ Sun, 12 Jun 2022 18:17:47 +0000 https://missionspubliques.org/?p=7025 L’article « La véritable richesse de la vie sous-marine se trouve dans le monde microscopique » est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Précarité énergétique : portraits de citoyennes et citoyens https://missionspubliques.org/precarite-energetique-portraits-de-citoyennes-et-citoyens/ Sun, 12 Jun 2022 16:05:35 +0000 https://missionspubliques.org/?p=7005 L’article Précarité énergétique : portraits de citoyennes et citoyens est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Le projet européen « Fair Energy Transition for All » (FETA) (1) a pour objectif de prendre en compte les publics précaires dans les politiques énergétiques (2). Lors des ateliers que nous avons animés en France, nous avons rencontré des citoyennes et citoyens concernés très directement par le sujet. Regards sans concession et parcours de vie.
(1) La Fondation Roi Baudouin,  fondation d’utilité publique créée il y a 45 ans, a initié et coordonne le projet.
(2) L’originalité de la démarche : impliquer 1000 citoyen.ne.s en précarité et non visibles dans les débats sur la transition énergétique, consulter 200 expert.e.s et organiser 90 groupes de discussion dans 9 pays de l’Union européenne (Belgique, Danemark, France, Italie, Allemagne, Pays-Bas, Pologne, Portugal et Roumanie). En France, Missions Publiques organise les ateliers. C’est l’Institut Montaigne qui analyse les résultats des dialogues citoyens. Lire notre fiche projet.

« L’écologie n’est pas une politique »

Thierry, 62 ans, est bientôt à la retraite. En invalidité à la suite d’une erreur médicale, il a arrêté son métier de taxi-ambulancier qu’il a exercé pendant 30 ans en région parisienne, puis dans les Pyrénées où il vit désormais seul.

La précarité énergétique, il l’a subie tous les jours. « Je suis énergivore car je ne dors pas la nuit : je regarde la télévision, l’ordinateur, j’allume les lumières » dit-il. Mais plus que cela, Thierry s’est rendu compte qu’il payait deux fois plus de charges que son voisin de palier et le précédent locataire. Pourquoi ? Parce que sa chaudière était défectueuse et que le propriétaire n’avait pas pris la peine de la changer. Résultat : des factures élevées sans qu’il consomme beaucoup et des fins de mois difficiles.

Lors des ateliers, il s’est rendu compte que les autres participants méconnaissaient eux-aussi les dispositifs existants. « Heureusement, il y a l’assistante sociale » ironise-t-il.  Il aimerait « ne pas parler dans le vide » et que cette démarche permette « aux politiques de prendre acte et fait de ce qu’on vit ». Pour Thierry, « l’écologie ne se réduit pas à une politique et l’énergie devrait être gratuite, pas à la main des lobbies ». A ce titre, un autre sujet l’inquiète : celui de l’eau…

« L’écologie ne se réduit pas à une politique et l’énergie devrait être gratuite, pas à la main des lobbies.

Thierry

62 ans

« Faire pression sur les bailleurs sociaux »

Irlaine vit à Boissy-Saint-Léger dans la banlieue parisienne. A 50 ans, elle est en arrêt à la suite d’un accident de travail. Secrétaire médicale, elle vit seule dans un logement social détenu par un important bailleur. Ne bénéficiant pas du chèque énergie, elle n’arrive pas à payer ses factures d’électricité qui ont terriblement augmenté. Et malgré ses appels au département, « Engie me réclame encore de l’argent ». Au-delà des factures, Irlaine habite dans une passoire thermique : son logement n’a pas de volet. Elle souffre du froid en hiver.

C’est en suivant un atelier « mieux gérer son argent » à l’espace solidarité de sa ville qu’elle est contactée pour participer à l’atelier sur la précarité énergétique. Son souhait ? « Faire pression sur les bailleurs sociaux pour isoler des bâtiments qui datent de 30 ans ! ». Le sien ne veut pas le faire.

Elle aimerait aussi que les décisions prises par le Gouvernement aient « un impact sur notre vie de consommateurs », que les ambitions soient à la hauteur des défis « les petits chèques ne sont pas une solution pérenne ». Pourquoi ne pas prendre exemple sur des pays comme la Finlande s’interroge-t-elle ? « Nous, on vit dans un pays tempéré et on a 20 ans de retard ».

« Faire pression sur les bailleurs sociaux pour isoler des bâtiments qui datent de 30 ans !

Irlaine

50 ans

« Je coche la case ‘autre’ »

Auparavant cheffe magasinier-cariste, Valérie vit seule dans une maison individuelle en location, à Troyes, depuis 17 ans. Ses enfants (elles en a 2 à elle, et 3 qu’elle a élevés) sont grands. A 49 ans, elle est en invalidité 2e catégorie avec interdiction de travailler. Façon de parler puisqu’elle garde ses 9 petits enfants ! C’est une erreur médicale à la colonne vertébrale qui l’a d’abord contrainte à la chaise roulante. Par la force de sa volonté, elle remarche depuis 7 ans.

L’énergie est un poste très important dans son quotidien. « Je suis équipée électroniquement dans mon corps et j’ai besoin d’électricité pour me recharger tous les deux jours ». Son état de santé nécessite aussi beaucoup de soins infirmiers et « du matériel énergivore ». A cela s’ajoute une maison mal isolée avec des fenêtres sans double vitrage et en bois « je paye 50% pour chauffer chez moi, 50% pour chauffer le ciel et les oiseaux ». Pour isoler les combles, elle a dû employer les grands moyens « je me suis déplacée avec mon oreiller pour faire plier mon bailleur ».

Sa pension est très basse : 376 euros par mois à laquelle s’ajoute l’AAH (allocation adulte handicapé) de 500 euros. Elle espère que le procès entamé il y a 12 ans lui permettra d’obtenir plus. « Je n’ai pas d’autres aides, et surtout, on n’est pas reconnu et on n’a pas de statut. Sur les papiers, on coche la case ‘autre’ ». Son souhait est que les abonnements, comme l’électricité, soient calculés au prorata des revenus. En participant à ces ateliers, elle a « découvert beaucoup de problématiques dont elle n’avait pas conscience mais qui la touchent ». Elle espère maintenant que « tout le monde soit entendu ». Enfin.

« J’ai découvert beaucoup de problématiques dont je n’avais pas conscience mais qui me touchent.

Valérie

49 ans

« Les petits gestes ne suffisent pas »

Osnel est comptable auto-entrepreneur et vit à Millau dans l’Aveyron. A 35 ans, il est aussi président de l’association des jeunes millavois (AJM). La précarité énergétique ? Un sujet qui l’interpelle, comme la majeure partie des personnes qui vivent dans son HLM.

S’il a accepté de participer à la démarche, « c’est par rapport aux besoins de la population ». Pour Osnel, ces personnes pensent dans un premier temps faire des économies en obtenant un logement social, mais finalement « elles se retrouvent avec des factures élevées car leur logement est mal isolé, le chauffage de mauvaise qualité et donc extrêmement consommateur…. Finalement ça rapporte à d’autres ». Et le cercle vicieux commence.

Au fil de ateliers, il s’est rendu compte de l’étendu des « oubliés de la réflexion » : personnes en situation de handicap, celles et ceux qui passent dans les trous de la raquette des aides etc. De son point de vue, les « petits gestes de suffisent pas », il faut une prise de conscience plus profonde : « il faut que les bailleurs sociaux prennent plus au sérieux leur responsabilité. Aujourd’hui, on ne peut plus se permettre de louer des logements dans cet état ». C’est irrespectueux vis-à vis des gens et irresponsable face aux enjeux écologiques. « Oubliez l’argent un peu, protégez la nature ! » conclue-t-il.

« Il faut que les bailleurs sociaux prennent plus au sérieux leur responsabilité. Aujourd’hui, on ne peut plus se permettre de louer des logements dans cet état.

Osnel

35 ans

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We, the Internet 2022, le Burkina Faso ouvre le bal https://missionspubliques.org/we-the-internet-2022-le-burkina-faso-ouvre-le-bal/ Mon, 16 May 2022 13:51:28 +0000 https://missionspubliques.org/?p=6821 L’article We, the Internet 2022, le Burkina Faso ouvre le bal est apparu en premier sur Missions Publiques.

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We, the Internet, ce sont des citoyennes et des citoyens qui délibèrent pour aider les décideurs à mieux appréhender le monde numérique de demain. En 2020, 80 pays avaient répondu à l’appel de Missions Publiques pour participer à un dialogue citoyen mondial sur les thématiques de désinformation, de la protection des données, de l’identité numérique et de la gouvernance d’Internet. Cette année, ce sera un dialogue citoyen autour du Pacte Numérique Mondial, un accord lancé par les Nations Unies entre gouvernements, entreprises, citoyens et autres parties prenantes, pour relever les défis en matière de droits humains en ligne, de connectivité et d’accès à Internet…

En mai, Internet Society Burkina Faso et leurs partenaires en collaboration avec Missions Publiques, ont organisé le tout premier dialogue pilote à Ouagadougou, capitale du pays. 200 citoyennes et citoyens ont répondu présent, nous avons rencontré trois d’entre eux…

Hadjar (24 ans) : « Beaucoup de gens ne savaient pas qu’il y avait eu un coup d’Etat à cause des coupures d’Internet »

Ce qui lui plaît à Hadjar, c’est de concevoir et créer des affiches pour des mariages, des cartons d’invitation, des posters d’événements. Et quand elle ne passe pas son temps libre à concevoir, imprimer et afficher ses créations sur « la place du marché », elle étudie les sciences de l’information appliquées à l’Université de Ouagadougou.

Elle a failli ne pas participer au dialogue citoyen We, the Internet. « Le dialogue lui-même aurait pu ne pas avoir lieu à cause d’une pluie torrentielle le matin même, parfois les pluies durent des jours et balaient tout sur leur passage. Les autorités nous déconseillent de sortir dans ce cas-là, mais j’avais envie de faire partie de ce débat. Donc j’ai bravé la tempête pour venir ! »

Ce qu’elle avait à partager ? Son expérience des coupures d’Internet pendant ses études ou pendant le coup d’Etat de janvier dernier (1).

« Après le coup d’Etat, on ne savait pas qui avait pris le pouvoir jusqu’à ce qu’ils fassent des communiqués quelques jours plus tard parce qu’il y avait une panne d’Internet. Une partie de la population ne savait même pas qu’il y avait eu un coup d’Etat, on était dans l’ombre. C’est pour ça que c’est important d’avoir un accès stable à Internet. »

Les coupures d’Internet, « ça peut arriver aussi pendant les cours« . Et quand ça arrive, chacun rentre chez soi. Mais beaucoup, comme elle, n’ont pas les moyens de suivre des cours en ligne. Au Burkina Faso, un abonnement à Internet par ADSL coûte environ 85 €, pour un salaire annuel par habitant d’environ 750 €, soit 60 € par mois. Si l’accès à Internet est devenu une quasi-norme dans la capitale, le coût de la connexion reste élevé pour que chacun puisse en bénéficier. « Et encore, quand on quitte Ouaga’ ou quand on va en périphérie, la connexion est bien plus difficile. »

Le vrai débat, pour elle, était de savoir quelle devrait être la priorité numéro 1 du Pacte numérique mondial lancé par le secrétaire général des Nations Unies. A sa table, « certains disaient que l’accès était primordial quand d’autres répondaient que si les données ne sont pas sécurisées, à quoi sert un accès libre ? Ils n’avaient pas tout à fait tort, car avant d’élargir Internet, il faut avoir la garantie que nos données sont confidentielles, sinon ça n’en vaut pas la peine. »

Fofana (40 ans) : « Un éveil des consciences des jeunes adolescents pour une meilleure utilisation des réseaux sociaux »

Directeur de systèmes d’informations de l’Office national de la sécurité routière à Ouagadougou (Burkina Faso), Fofana est aussi enseignant vacataire dans le supérieur. C’est à la fin d’un cours que l’un de ses étudiants l’informe d’un dialogue citoyen ayant lieu à Ouagadougou sur l’avenir d’Internet.

« Ce dialogue contribuera sans nul doute à l’éveil des consciences des jeunes pour une utilisation plus responsable des réseaux sociaux. Quels sont les bons usages à avoir avec Facebook et WhatsApp ? Quelles sont les sanctions existantes ? Les jeunes qui étaient présents posaient tellement de questions que l’on a débordé de plusieurs dizaines de minutes le temps qui nous avait été imparti. C’est rare et précieux de voir cet engouement chez des adolescents et jeunes adultes« . Cet engouement, il l’explique par une vaste campagne de sensibilisation burkinabée qui arrive à point nommé quelques jours avant le dialogue sur la confidentialité et l’intégrité, sur les informations que l’on altère et que l’on fait passer, sur le parcours numérique pour s’assurer de la fiabilité d’une source.

« Les jeunes pensent que tout est permis avec leur smartphone ! Je suis content de voir qu’ils sont sortis édifiés de cet échange parce qu’ils se sont rendus compte des usages dangereux qu’ils avaient l’habitude d’avoir avec WhatsApp particulièrement. »

Le pays, comme une trentaine d’autres sur le continent africain, dispose actuellement d’une loi sur la protection des données. Cette loi a été longuement discutée avec les participants, et la mise en application de la loi a fait l’objet de débats. « Moi qui suis enseignant, j’ai appris les plus récentes dispositions de la loi intitulée Protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel, que je vais aussi pouvoir partager avec mes élèves. »

Quand Missions Publiques lui demande une photo pour illustrer ce portrait, Fofana nous répond avec ironie « Ma photo ? c’est une donnée à caractère personnel, mais je vous donne… mon consentement…  » Un dialogue instructif qui lui fait conclure que « Malgré le Ramadan et le Carême, on n’a pas senti le temps passer !« 

Sagnon (33 ans) : « Ce dialogue m’a rappelé l’arbre à palabres »

Sagnon a mis sa vie au service de la protection des jeunes sur les médias sociaux. Son rôle dans le dialogue citoyen ? Faciliter un groupe de 15 participants. Un défi qu’il relève pour la première fois « parce que quand vous dialoguez avec quelqu’un, vous faites du grand chemin. Et ce dialogue a été un moyen de faire bouger les idées, une belle lumière ! Le besoin était énorme.  » Fin connaisseur des réseaux sociaux et familier de la jeune génération burkinabée, Sagnon connaît les risques : « Les jeunes dévoilent des contenus sans savoir que ces mêmes contenus peuvent les rattraper au fur et à mesure qu’ils grandissent. »

Des témoignages jeunes qui sont d’autant plus nécessaires car l’enjeu de ce dialogue est pluriel : comprendre les besoins des citoyens par leur partage d’expériences, mais aussi informer et sensibiliser.

Aujourd’hui, « même ceux qui ne sont pas allés à l’école utilisent Internet, sans même connaître les lois. Les jeunes gens qui publient des photos sont innocents, souvent mineurs, ils ne savent pas que quand ils s’ouvrent au monde, ils s’exposent aussi à ses périls. Je pense que les jeunes qui ont participé au dialogue, les plus vulnérables, réfléchiront à deux fois avant de publier des photos sur Internet. » Il se félicite de la présence des parents, parce que « le parent n’est pas sensibilisé et peut se retrouver devant un enfant renfermé sur lui-même, renié de ses camarades et qui peut compromettre son éducation et son avenir« .

« Ce dialogue m’a rappelé l’arbre à palabres, avec la disposition des chaises. Chez nous, surtout en Afrique de l’Ouest, quand on a un problème qui nous tient à cœur, on trouve un arbre quelque part qui fait de l’ombre, on s’installe sous son feuillage et on discute ! »

Devant les vidéos (2) présentées au début de la session, Sagnon a été surpris de voir « que nous ne sommes pas les seuls à faire face à ces risques, ni à les faire savoir autour de nous. Ce n’est pas que dans nos pays en voie de développement, c’est une problématique planétaire. Internet c’est tout le monde, du petit commerçant au fonctionnaire ».

Pour devenir partenaire et rejoindre la coalition d’acteurs avec les Nations Unies, la World Wide Web Foundation entre autres, ou pour toute autre question sur le sujet, merci d’envoyer un mail à antoine.vergne@missionspubliques.com et maria.tazi@missionspubliques.com

(1) Trouvez l’ensemble des vidéos montrées aux participants sur notre chaîne Youtube We, the Internet de Missions Publiques.
(2) Le coup d’État de 2022 au Burkina Faso, qui commence le 23 janvier 2022 par une mutinerie de soldats, est une prise de pouvoir par des militaires qui renversent le président Roch Marc Christian Kaboré et le poussent à la démission. Source : Le Monde.fr

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Forum pour l’avenir franco-allemand : « notre valeur cardinale est le caractère participatif » https://missionspubliques.org/forum-pour-lavenir-franco-allemand-notre-valeur-cardinale-est-le-caractere-participatif/ Thu, 10 Mar 2022 08:42:57 +0000 https://missionspubliques.org/?p=6396 L’article Forum pour l’avenir franco-allemand : « notre valeur cardinale est le caractère participatif » est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Portraits de citoyens de la Conférence sur l’avenir de l’Europe https://missionspubliques.org/portraits-de-citoyens-de-la-conference-sur-lavenir-de-leurope/ Fri, 25 Feb 2022 15:41:12 +0000 https://missionspubliques.org/?p=6035 L’article Portraits de citoyens de la Conférence sur l’avenir de l’Europe est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Les 200 citoyennes et citoyens de la toute dernière session des Panels Citoyens de la Conférence sur l’avenir de l’Europe se réunissent pour 3 jours au Château de Dublin, en Irlande. Au programme ?  Finaliser leurs propositions pour travailler en Europe, une économie pour l’avenir, une société juste, apprendre en Europe, et une transformation numérique éthique et sûre. Mais qui sont ces participantes et participants tirés au sort pour débattre de l’avenir de l’Union européenne ? Rencontre avec Nedelina, Hristrian, Justine et Sibylline.
Nedelina, Bulgarie, 28 ans 

Nedelina est développeuse pour l’administration postale de Bulgarie. Surligneurs dans la main droite, gommettes dans la main gauche, elle priorise les orientations de la session précédente avec application et rigueur. « Je ne suis pas venue pour me balader dans les rues et boire du café, je suis venue pour faire une différence ! Je suis là pour travailler ! » En tant que développeuse, elle espère pouvoir débattre sur des sujets propres à la transformation numérique. Malgré l’incroyable développement numérique des universités et des secteurs publics et privés, elle aimerait réfléchir à des process de transition qui n’aient pas été réalisés « dans l’urgence de la pandémie covid-19 ». « Nous n’avons pas eu le temps de réfléchir. Nous n’avions pas assez de hardware et notre software était de basse qualité pour une transition saine et innovante ». C’est sur ce sujet qu’elle va plancher aujourd’hui.

« Je prends cette Conférence très au sérieux, je suis là pour travailler !

Nedelina

Bulgarie, 28 ans

Hrisitian, Bulgarie, 18 ans

Hrisitian est un passionné d’Histoire. C’est aussi pour cela qu’il est particulièrement heureux pour cette dernière session d’être à Dublin, ville fondée par les Vikings au XIIe siècle.  « Je suis passionné par les temps médiévaux, les Romans et cette opportunité d’apprendre quelque chose sur l’histoire d’un pays que je connais très peu était une occasion à ne pas manquer ! Le Château de Dublin est très bien conservé, c’est magnifique ! ». En plus de son goût pour l’Histoire, Hrisitian travaille en Bulgarie dans le service client d’une entreprise d’alimentation. Du haut de ses 18 ans, il porte un regard sur l’Europe actuelle : « Ici, on voit bien que l’Union européenne a pris soin du patrimoine irlandais, elle a pris soin de son passé et de ses traditions. Avant, le continent qui comptait le plus de guerres était cette même Europe… Je suis fier d’en faire partie maintenant qu’elle est unifiée et solidaire et de participer à cette Conférence qui j’espère, unifiera encore plus ses nations. »

« L’Europe a été le continent le plus en guerre, aujourd’hui c’est un continent unifié !

Hrisitian

Bulgarie, 18 ans

Justine, France, 39 ans

Chanteuse de pop folk acoustique, Justine est une jeune femme de 39 ans qui a connu un traumatisme dont elle se remet seulement aujourd’hui. Victime d’un viol en 2017, originaire de Bordeaux, elle dit que la Conférence sur l’avenir de l’Europe est aujourd’hui un moyen de lui rendre ce qui lui a été pris il y a quelques années. « Quand j’ai été appelée pour participer, j’ai cru que c’était un signe du destin, parce que j’avais été discréditée à l’époque par la police. A mes yeux, être ici aujourd’hui, c’est comme si on me remboursait mon vécu de l’époque. »

Et elle entend bien utiliser la plateforme pour porter sa voix au sujet des violences envers les femmes… En 2019, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté, par 13 voix et 2 abstentions (Russie et Chine), une résolution pour combattre le viol comme arme de guerre, mais en la vidant de sa substance. Sa résolution aujourd’hui : faire reconnaître par l’UE le viol comme arme de guerre. Son arrivée à Dublin, en Irlande, pour cette dernière session des Panels Citoyens est un souffle d’air pour « parler la langue que je chante, mais que je ne parle jamais ! ».

« C’est un cadeau pour moi que d’être ici après ce que j’ai vécu !

Justine

France, 39 ans

Sibylline, France, 16 ans

Sibylline est une jeune fille de 16 ans, timide et réservée. Plongée dans ses livres de STL (sciences & technologies de laboratoires), c’était un coup dur quand on lui a dit qu’elle allait prendre la parole en public lors de la Conférence sur l’avenir de l’Europe en septembre dernier. Pourtant, elle a pu débattre avec son groupe de discussion au sujet des thématiques qui l’intéressent : les questions LGBTQI+, la jeunesse et l’éducation. « Parfois, j’ai pleins d’infos en tête mais c’est dur pour moi de trouver les mots et d’en parler ». Elle a donc intégré une association, les Jeunes générations écologiques, pour l’aider à parler en public et à avoir confiance en ses idées. Une expérience qui l’a beaucoup aidée dans sa prise de parole lors de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. « Aujourd’hui, j’espère que je vais pouvoir parler de mon envie de faire bouger les lignes par rapport aux discriminations dont sont victimes les personnes LGBTQI+ par exemple. »

« Ici, je peux vaincre ma peur de parler en public parce que j’ai des choses importantes à dire.

Sibylline

France, 16 ans

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Cap sur 2022 ! https://missionspubliques.org/cap-sur-2022/ Fri, 07 Jan 2022 10:01:33 +0000 https://missionspubliques.org/?p=5684 L’article Cap sur 2022 ! est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Toute l’équipe de Missions Publiques vous souhaite une très bonne année 2022. Et quoi de mieux, pour nos vœux, qu’une parole citoyenne ? Cliquez sur notre carte animée.

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Débat citoyen APF France handicap : paroles de participants https://missionspubliques.org/debat-citoyen-apf-france-handicap-paroles-de-participants/ Fri, 07 Jan 2022 08:47:18 +0000 https://missionspubliques.org/?p=5688 L’article Débat citoyen APF France handicap : paroles de participants est apparu en premier sur Missions Publiques.

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APF France handicap est une association de défense et de représentation des personnes en situation de handicap et de leurs proches. Dans le cadre de la présidentielle, l’association initie un débat citoyen sur « la protection sociale : quel modèle pour demain ? ». La particularité de la démarche est de faire se croiser les regards entre personnes en situation de handicap, aidants ou proches et citoyens hors du champ du handicap. Nous avons interrogé quelques participantes et participants sur leurs motivations.

« Dépendre de la solidarité familiale est aberrant »  

A 28 ans, Stéphanie vit séparée de son conjoint. Un choix ? Pas vraiment. S’installer en couple l’empêcherait en effet de percevoir l’AHH, l’allocation adulte handicapée (1). C’est l’une des motivations qui la pousse à franchir les portes, virtuelles, du débat citoyen d’APF France handicap sur la protection sociale de demain. « Je serais totalement dépendante financièrement de mon conjoint, qu’on soit mariés ou non. J’aimerais que les politiques comprennent qu’être en situation de handicap n’est pas un choix. C’est aberrant aujourd’hui qu’on dépende de la solidarité familiale à ce point, en entretenant la précarité et en s’appuyant sur celles et ceux qui sont déjà aidants au quotidien ».

« J’aimerais que les politiques comprennent qu’être en situation de handicap n’est pas un choix. C’est aberrant aujourd’hui qu’on dépende de la solidarité familiale à ce point. »

– Stéphanie

Un autre phénomène : les personnes en situation de handicap sont, pour la plupart, contraintes d’être locataires à vie. « Ce n’est pas avec 900 euros par mois que je peux envisager sereinement de faire des enfants et que je vais pouvoir accéder à la propriété ».  Nourrie par son expérience de vie, Stéphanie porte un objectif bien précis. Elle plaide pour que la société dans son ensemble se sente concernée par la problématique globale de la protection sociale. « Je suis citoyenne avant d’être une personne en situation de handicap ».

(1). Le 17 juin 2021, la majorité et le Modem n’ont pas soutenu la proposition de loi permettant de ne plus tenir compte des revenus du conjoint dans le calcul de l’Allocation adulte handicapé (AAH) (articles en lien ci-dessous), face à tous les partis d’opposition qui, une fois n’est pas coutume, avaient fait front. Au désespoir des personnes concernées, ce texte n’a donc pas été voté…  

« Un meilleur dialogue entre les secteurs du social et du sanitaire »  

Caroline est enseignante chercheuse en soins palliatifs et accompagnement de fin de vie. Survivante d’un accident grave étant jeune fille, mariée à un époux qui a traversé trois cancers, elle connait les hôpitaux, et les hôpitaux la connaissent. Son métier-passion, elle le pratique depuis maintenant 20 ans par engagement. 20 ans qu’elle partage, écoute et accompagne des professionnels en formation qui se questionnent sur le mieux et le possible pour alléger les souffrances de leurs patientes et patients et de leurs proches à accompagner jusqu’à la fin de la vie.

« La protection sociale ne peut plus être autant financées par le fruit du travail ou des taxes sur les petites entreprises. Beaucoup sont déjà étranglés. »

– Caroline

Caroline connait bien l’association APF France handicap. Sollicitée il y a quelques années pour animer un groupe éthique sur la prise en charge de la douleur et la communication avec les personnes en situation de handicap, elle revient aujourd’hui pour participer au débat citoyen. Pour elle, il est important de créer un meilleur dialogue « entre les personnes du secteur sanitaire et les personnes du secteur social parce que nous n’avons pas tous le même discours ou les mêmes approches dans la prise en charge globale de la personne ». Son message ?  « La protection sociale ne peut plus être autant financées par le fruit du travail ou des taxes sur les petites entreprises. Beaucoup sont déjà étranglés. ». Aujourd’hui, elle se dit qu’elle devrait partir à la retraite mais encore faudrait-il trouver le relais.

« Enrichi par le dialogue avec les autres »   

Originaire du Var, David est un idéaliste de 43 ans qui rêve d’une France meilleure, plus humaniste et solidaire. Il espère même pouvoir se présenter aux élections présidentielles de 2022. Son collectif de campagne : « Vers l’humanisme » parce qu’on « n’entend plus suffisamment parler d’humanisme en politique aujourd’hui, et c’est sans doute la solution à tous nos problèmes ».

« On n’entend plus suffisamment parler d’humanisme en politique aujourd’hui, et c’est sans doute la solution à tous nos problèmes. »

– David

Pour lui, le débat citoyen organisé par APF France handicap est une opportunité « d’apprendre comment les gens réfléchissent, parce que si on veut combattre certaines idées il faut comprendre le pourquoi ». Son projet pour l’avenir : construire collectivement une alternative au capitalisme qui « épuise à la fois les êtres humains et la nature ».  De la revalorisation des métiers occupés par des femmes, à un revenu universel en passant par la prise en compte du vote blanc ou l’investissement massif dans les domaines de l’écologie et de la santé, son programme est « enrichi par les discussions avec les participantes et participation de sa table, que l’on soit alignés ou non ».

« On a tout à gagner à être dans le droit commun »   

Denyse est en situation de handicap depuis plus de 40 ans, après un AVC survenu pendant le congé maternité de son deuxième enfant. Elle a d’abord repris partiellement le travail avant de devoir arrêter, les voyages n’étant plus compatibles avec sa vie. Et malgré ses diplômes en sciences de l’économie et son expérience en banque, elle n’a plus trouvé d’emploi, « de place pour se recycler » selon ses mots.

« J’ai toujours apprécié la démarche participative car on avance ensemble. »

– Denyse

Cela fait 30 ans qu’elle est bénévole à APF France handicap car elle ne conçoit pas de rester chez elle. Depuis 2007, Denyse est élue-conseillère à la section locale de l’association de Loire-Atlantique. Cela consiste à adapter et à décliner les valeurs et les politiques du conseil d’administration national au niveau départemental et en l’adaptant au contexte local. En plus de son engagement associatif, elle est largement présente à la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) et plus particulièrement dans la Commission des lois et de l’autonomie. Au-delà du sujet sur la protection sociale et de la question «public/privé » qui l’intéresse, elle a dit oui au débat citoyen car « j’ai toujours apprécié la démarche participative car on avance ensemble ». Elle attend de cette expérience des « propositions constructives à proposer aux candidats » et une « mise en avant de ce sujet dans la campagne » même si elle regrette que les gens ne s’en préoccupent pas plus. Pour elle, partir des personnes en situation de handicap permet de révéler des problématiques sociétales plus larges et d’avoir des propositions qui profite à toute la population. C’est pour cela qu’il faut élargir à tout prix le débat et sortir de l’entre-soi : « On a tout à gagner à être dans le droit commun. Le but n’est pas de mettre en avant des personnes car on est un collectif. J’ai toujours préféré la collégialité, c’est important d‘avoir tout le monde avec soi ».

« J’ai envie que le groupe soit écouté »   

Sylvain est enseignant en activités physiques adaptées pour APF France handicap dans un établissement médico-social en Savoie. Ce qui le motive, c’est de valoriser les capacités des personnes en partageant des activités qui génèrent du plaisir. D’abord sceptique, il a accepté de participer au débat citoyen organisé par l’association sur la protection sociale.

« Il faut pouvoir lever les freins à la pratique d’une activité physique ou sportive régulière, y compris en développant l’offre sportive inclusive profitable à tous. »

– Sylvain

Sylvain travaille depuis 3 ans chez APF France handicap. S’il a accepté de participer au débat citoyen de l’association, c’est parce qu’il croit en la force du collectif et des projets conduis en équipe. Sa motivation est de parvenir à une société plus inclusive et solidaire. Pour lui, cette participation est importante pour nourrir ses connaissances sur son domaine d’intervention, pouvoir écouter des spécialistes, et aussi échanger sur le thème de la protection sociale avec les sportifs qu’il accompagne.

En premier lieu sceptique : « La participation citoyenne ? J’étais un peu réticent, je doutais de l’efficacité de ces démarches. C’est pour cela que je n’ai pas formulé d’attentes très exigeantes pour ne pas être déçu », il s’est quand même laissé séduire par la richesse de l’expérience « J’ai quand même envie de m’y mettre à fond et de m’impliquer. J’ai envie que le groupe puisse être écouté par quelques candidats aux élections présidentielles 2022. Et qu’une ou deux propositions puissent être retenues ». Sylvain souligne également sa sensibilité écologique qu’il retrouve dans les débats « Les participants ont conscience du lien fort entre l’environnement et la santé ».

L’enseignant de 35 ans est animé par son combat pour l’égalité d’accès aux loisirs sportifs et pour que les effets bénéfiques des activités physiques et sportives soient connus et reconnus « Il faut pouvoir lever les freins à la pratique d’une activité physique ou sportive régulière, y compris en développant l’offre sportive inclusive profitable à tous ».

« Les gens ont tellement de connaissances ! »   

Toulousaine de 56 ans et juriste de formation, Catherine est assureur au service corporel contentieux d’une compagnie d’assurance. Depuis 30 ans, elle approche au quotidien la problématique du handicap à travers ses dossiers de victimes d’accidents de la circulation, d’accidents de la vie privée ou d’accidents médicaux.

« La protection sociale est un sujet permanent. La repenser ne fait pas écho à une crainte de l’avenir mais bien à une idéologie de défense des droits des gens. »

– Catherine

Avant cette démarche, Catherine ne connaissait pas APF France handicap. Cela ne l’a empêché d’accepter de participer au débat citoyen : « je n’ai pas hésité, j’ai dit oui tout de suite ! ». Faire partie de cette aventure lui permet de témoigner de la nature des difficultés rencontrées lorsque ces vies sont ainsi brisées mais aussi de souligner le parcours du combattant auquel ces personnes doivent souvent faire face : pour obtenir des informations et de l’aide concernant leurs nouveaux besoins liés au handicap. Elle fait également le lien avec la vie politique et économique du pays : « La protection sociale est un sujet permanent. La repenser ne fait pas écho à une crainte de l’avenir mais bien à une idéologie de défense des droits des gens ».

Catherine est inquiète : « Depuis 30 ans j’ai vu l’évolution du régime, de la mutuelle, des déserts médicaux, de la médecine du travail : la situation est dramatique ! ». Pour elle, notre système de protection sociale est essentiel et précieux, mais nécessite un recadrage et un dépoussiérage afin d’ajuster au mieux les dépenses publiques pour notamment créer de nouveaux métiers liés à l’accompagnement du handicap. C’est pour ces raisons qu’elle mise beaucoup sur la démarche et la mise en œuvre des propositions sur le plan politique. Ses premières craintes étaient d’avoir des débats orientés pour favoriser certaines mesures. Finalement, il s’agit d’un texte dans lequel elle retrouve une qualité des débats et de riches interventions toutes aussi variées « Je suis vraiment épatée et ravis de l’implication des participants. C’est une très bonne découverte, j’apprends beaucoup. Les gens ont tellement de connaissances. Et les débats ont été riches d’informations, d’émotions, et bravo pour le choix et la qualité des intervenants !».

« Accomplir un acte citoyen collectif »   

A 56 ans, Stéphane est aujourd’hui représentant du Conseil d’APF de département (CAPFD) du Morbihan et pour la Région Bretagne. Il vit depuis sa naissance avec une infirmité motrice cérébrale (IMC). Un handicap qui ne l’a pas empêché d’être actif, bien au contraire. Informaticien de formation, il a d’abord travaillé en activité industrielle puis dans un service multimédia pour personnes en situation de handicap dans un établissement et service d’aide par le travail (ESAT).

« Pour répondre aux incertitudes de demain et préparer les générations futures, nous devons apporter des réponses et solutions collectives tout en se basant sur nos expériences personnelles. »

– Stéphane

C’est à la suite d’un voyage organisé par la délégation départementale du Morbihan en 1989 que Stéphane devient bénévole à l’APF France handicap. C’est dans cette association qu’il trouve un épanouissement personnel et du sens à son engagement. Et ses précédentes activités professionnelles lui permettent d’apporter une vraie plus-value à l’association et aux nouveaux adhérents.

Convaincu que la protection sociale est une affaire de tous, Stéphane participe fièrement au Débat citoyen d’APF France Handicap, pour accomplir dit-il un acte citoyen et un partage d’idées. Pour lui, ce sujet est plus qu’important au vu de la période d’incertitude dans laquelle nous vivons, notamment pour les générations futures « nous appartenons tous à une classe minoritaire avec chacun nos préoccupations quotidiennes, c’est pour cette raison que nous devons essayer d’y apporter des réponses et des solutions collectives ».

Ravi de cette expérience démocratique avec « des échanges constructifs faisant appel aux vécus de chacun », il espère les candidats à l’élection présidentielle tiendront compte des propositions.

« C’est bien beau de râler dans son coin, mais c’est mieux d’essayer ! »   

Anaïs est une maman de 3 enfants qui habite près de Toulon. A 35 ans, elle est en reconversion professionnelle après une RQTH (reconnaissance en qualité de travailleur handicapé) à la suite de deux hernies discales. Responsable en grande distribution pendant 15 ans, formée sur le tard, Anaïs « regrette presque d’avoir eu cette RTH qui est plus un obstacle qu’autre chose. J’ai comme une étiquette ‘boulet’ au-dessus de ma tête et cette reconnaissance m’a finalement fermé beaucoup de portes ». Pleine d’entrain et dotée d’une grande volonté, elle a finalement trouvé une formation pour devenir coiffeuse qui devrait démarrer dans quelques mois.

« J’ai accepté de participer au débat citoyen d’APF France handicap, car je me suis dit que pour une fois, nous, les citoyens, pourrions peut-être proposer de nouvelles choses. C’est bien beau de râler dans son coin, mais c’est mieux d’essayer ! »

– Anaïs

Difficulté de trouver un interlocuteur compétent, difficulté à avoir une personne au bout du téléphone, des aides financières certes mais non humaines et des longueurs administratives sans nom pour obtenir des réponses, des amies infirmières sous payées… c’est tout ça qu’Anaïs voulait partager. De la démarche, elle a aimé les échanges et le changement de perspectives en découvrant les problématiques des autres participants. Elle a également apprécié l’intervention de l’économiste Pierre-Yves Geoffard et son « ton juste » pour décrire l’état de la société et ses perspectives.

L’avis citoyen reflète bien, selon elle, la nature des débats. « Cela peut paraître utopiste mais il est complet. Après tout, si on n’ose pas, si ne propose jamais, rien ne se mettra en place. ». La protection sociale est un sujet global « notre avis n’est pas partisan mais je crains qu’on nous réponde qu’il n’y a plus d’argent à la suite de la pandémie de Covid ». Anaïs aimerait que les candidats aient pourtant le courage de se pencher sur le sujet du rééquilibrage des dépenses et que les prestations soient réévaluées. A titre personnel, que retient-elle de cette expérience ? « Malgré les galères, tous gardent le sourire ».

« Sans devenir spécialiste du sujet, on en ressort avec plus de connaissances »   

Thierry, 59 ans, est consultant à Rouen dans le domaine de la formation et conseiller en stratégie et développement d’entreprises. Depuis la pandémie, il n’a pas beaucoup d’activités. « Passé 50 ans, c’est plus difficile » déclare cet homme aux multiples vies qui a un temps vécu à l’étranger.

S’il a accepté de participer au débat citoyen d’APF France handicap, c’est pour des « questions philosophiques ».

« Notre société souffre du manque de nuances, c’est presque devenu un gros mot quand on regarde les plateaux télé et les journaux des chaînes d’info. J’ai souhaité apporter ma pierre à l’édifice, me sentir utile, humain, dans un monde où j’en ai l’intime intuition l’Homme peut ne pas être un loup pour l’Homme ».

– Thierry

La protection sociale française est, selon, lui un modèle où l’on apprend le vivre-ensemble et qui est censé réduire les inégalités pour peu qu’on ne tombe pas dans « l’assistanat ». Pendant les échanges avec les participants, Thierry a préféré rester sur la réserve, ne pas imposer son point de vue et « ouvrir le débat plutôt que le fermer ». « Cela m’a ouvert des horizons. J’imaginais certaines situations, comme le mille-feuille administratif, mais j’ai pris conscience de l’ampleur de ses conséquences comme le non recours aux droits ».

Les débats l’ont aussi conforté dans l’idée qu’une partie des solutions ne peut venir uniquement des Etats et qu’il faut une dimension internationale comme des taxes sur les flux financiers. A ses yeux, la démarche participative est « enrichissante » car « sans devenir spécialiste du sujet, on en ressort avec plus de connaissances et plus d’éléments pour pouvoir nuancer le sujet et ne pas le prendre de façon simpliste ». Même s’il regrette certaines propositions un peu anecdotiques voire individuelles, il pense que l’avis citoyen est « une base de travail » qui offre des perspectives. Il souhaite des mesures concrètes et une prise de conscience plus large au niveau de la population. Est-ce que cela suffira à « développer une prise de conscience chez nos dirigeants » ? Il faut l’espérer car « il y a la matière pour celles et ceux qui voudront bien s’en saisir ».

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Changements climatiques, santé mentale et consultation citoyenne https://missionspubliques.org/changements-climatiques-sante-mentale-et-consultation-citoyenne/ Tue, 09 Nov 2021 09:20:45 +0000 https://missionspubliques.org/?p=4929 L’article Changements climatiques, santé mentale et consultation citoyenne est apparu en premier sur Missions Publiques.

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« S’interroger, c’est comprendre. Savoir, c’est déjà changer » https://missionspubliques.org/sinterroger-cest-comprendre-savoir-cest-deja-changer/ Tue, 09 Nov 2021 09:05:08 +0000 https://missionspubliques.org/?p=4916 L’article « S’interroger, c’est comprendre. Savoir, c’est déjà changer » est apparu en premier sur Missions Publiques.

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La réalité virtuelle et le metaverse vont-ils faire leur entrée dans les démarches participatives ? https://missionspubliques.org/la-realite-virtuelle-et-le-metaverse-vont-ils-faire-leur-entree-dans-les-demarches-participatives/ Fri, 29 Oct 2021 14:31:31 +0000 https://missionspubliques.org/?p=4790 L’article La réalité virtuelle et le metaverse vont-ils faire leur entrée dans les démarches participatives ? est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Le champ d’application de la réalité virtuelle s’élargit. Initialement conçue par et pour le monde des jeux vidéo, la réalité virtuelle et le metaverse (1) ne cessent d’attirer les acteurs professionnels de la culture, de l’éducation et même des transports. Quand et comment la réalité virtuelle va-t-elle gagner le monde de la participation citoyenne ? Peut-elle permettre de dépasser les limites des plateformes de dialogues en ligne actuellement utilisées ? Nous lançons une recherche-action sur ces évolutions technologiques avec l’Université de l’Etat d’Arizona et la Fondation Elyx.

Depuis le début de la crise Covid, nous nous sommes habitués aux dialogues citoyens en ligne tout en nous confrontant à leurs limites : les problèmes techniques, l’interaction réduite, les niveaux de concentration et d’énergie qui s’épuisent rapidement, le peu de place aux émotions et à la communication non verbale, qui implicitement nous relient.

Quels sont les compromis entre la délibération physique, en ligne et virtuelle ? Nous sommes là confrontés à un important dilemme moral et éthique sur les engagements envers des principes et valeurs clés tels que la responsabilité démocratique, la transparence, l’équité et la justice. C’est tout l’objet de cette recherche-action que nous menons avec le center for Sciences, Policy and Outcomes de l’Université d’Etat d’Arizona, et la Fondation Elyx. A ce stade, nous entrevoyons des pistes intéressantes pour la participation citoyenne. En voici cinq.

#1 Une expérience immersive et vivante  

Lors d’un dialogue citoyen européen sur les enjeux de la présence européenne dans l’espace, nous avons proposé une séquence qui s’appelait « l’espace, on vous y emmène ». C’était une puissante séquence, co-créée par notre réalisateur Lord Wilmore avec notre collègue Patrice Levallois, dans laquelle Claudie Haigneré, première spationaute française, racontait son expérience.

La même séquence en réalité virtuelle aurait permis aux participants non plus de voir les images racontées par Claudie Haigneré, mais de vivre ces images par l’immersion tout en étant accompagnés par la voix de la spationaute comme regarder par le hublot d’une navette spatiale, survolez les continents, voir la terre qui défile. La réalité virtuelle, et ses 3D, permet en effet de vivre une expérience plutôt que d’en être simplement spectateur.

"Ensemble, nous pouvons réfléchir aux enjeux, aux limites, aux démarches à mener pour qu’une assemblée citoyenne en réalité virtuelle soit inclusive (…) et qu’un haut niveau de qualité du dialogue soit préservé.

Crédit photo : Julien Cregut

Yves Mathieu

Fondateur et co-directeur
de Missions Publiques

#2 Des enjeux mieux compris dans une réalité simulée et vécue

Lorsqu’il est question d’aménagements ou de grands projets à mettre en débat, les outils d’information utilisés sont souvent des plans, des infographies, quelques images, un récit. Avec la réalité virtuelle, il sera possible de visiter et d’expérimenter le projet avant sa création.

Henriette Cornet, aujourd’hui responsable du programme mobilité autonome à l’Union Internationale des Transports Publics, a participé, avec Tumcreate, le laboratoire de Singapour où elle œuvrait à l’époque, à un dialogue citoyen international que nous avons organisé en 2018 et 2019 dans 26 villes du monde. Tumcreate a développé plusieurs plateformes de réalité virtuelles pour simuler le déploiement de la mobilité autonome à Singapour. Avec les casques 3-D, les participants ont physiquement levé le pied quand ils passaient de la voirie à un trottoir, ils ont vu les véhicules autonomes s’approcher d’eux, comme dans une rue réelle, et ont pu conseiller les éclairages, les sons les plus appropriés pour eux, et faire part de leurs réactions émotionnelles.

#3 Un changement de perspective qui développe l’empathie et fait changer les regards

Dans le même ordre d’idée, la réalité virtuelle, dans sa capacité de proposer une expérience, peut servir la sensibilisation en permettant à des individus de prendre la place de personnes souffrant de situation particulière (exemples : LABYRINTH PSYCHOTICAun projet de réalité virtuelle pour sensibiliser à la schizophrénie ou encore la prochaine campagne de sensibilisation, CHAOS par l’agence E&H LAB). Cette approche peut également servir à comprendre ce qu’est un camp de réfugiés, une trajectoire de migration…

En proposant un changement de perspective, on augmente la capacité des participants à mieux comprendre les situations d’autrui, prendre conscience de leurs difficultés, changer les regards, déconstruire les préjugés.

#4 Des assemblées mondiales et multilingues

Rien ne remplace les réunions en présentiel. Oui ! Mais … lorsque 200 personnes se rencontrent pendant trois jours et parlent 24 langues différentes, elles doivent de fait être accompagnées par une équipe d’interprétation à peu près équivalente. L’outillage technologique des Panels Citoyens organisés dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe est une horlogerie précise, et près d’une vingtaine d’assistants techniques sont aux côtés des interprètes et des citoyens. Toutes les assemblées mondiales ne pourront pas se permettre cet accompagnement.

On peut évidemment réduire la dispersion des langues, et inviter des citoyens de plusieurs pays parlant 4 ou 5 langues communes. C’est faisable, mais ça réduit l’inclusivité de ces processus.

Dans les applications les plus récentes de la réalité virtuelle, il est aujourd’hui possible que deux humains ne parlant pas la même langue se rencontrent par l’intermédiaire de leurs avatars, et puissent lire dans leur langue, ce que dit l’autre, dans des bulles de BD. C’est une interprétation automatique, et donc imprécise. Nous sommes également conscients que si la personne ne peut pas lire, elle n’aura pas accès à la traduction des propos de son interlocuteur.

L’évolution de ces technologies va sans doute simplifier encore les interfaces.

#5 Des lieux participatifs entièrement virtuels

Déjà, Elyx a son musée expérientiel, avec des œuvres géniales, un parcours, un bar, une terrasse.  Bientôt, nous allons expérimenter en réalité virtuelle un espace de réunion plénière, avec des salles de travail adaptée et imaginé pour un dialogue citoyen : le lieu de la permadémocratie imaginé par l’atelier Luc Schuiten avec l’équipe de Missions Publiques sera expérimenté en réalité virtuelle.

La réalité virtuelle connait depuis trois ans une évolution soutenue des technologies et applications disponibles. Aujourd’hui, plus besoin de casque avec câbles reliés à un ordinateur puissant pour avoir accès à la réalité virtuelle : une connexion wifi suffit – l’investissement est de l’ordre de 300 euros. C’est une réduction des coûts non négligeables par rapport aux démarches où l’on fait se déplacer des citoyennes et des citoyennes de pays différents.

(1) Le metaverse (contraction de meta et universe en anglais), métavers en français est un monde virtuel fictif. Ici, il désigne une expérience dans un environnement virtuel en trois dimensions, où il est possible d’évoluer à travers un avatar ou un hologramme. 

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