Archives des Franco-allemand - Missions Publiques https://missionspubliques.org/tag/franco-allemand/ Wed, 20 Mar 2024 17:32:41 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://missionspubliques.org/wp-content/uploads/2021/03/favicon.png Archives des Franco-allemand - Missions Publiques https://missionspubliques.org/tag/franco-allemand/ 32 32 Europe : « Les jumelages franco-allemands ont un rôle décisif à jouer » https://missionspubliques.org/europe-les-jumelages-franco-allemands-ont-un-role-decisif-a-jouer/ Mon, 17 Oct 2022 15:22:15 +0000 https://missionspubliques.org/?p=8173 L’article Europe : « Les jumelages franco-allemands ont un rôle décisif à jouer » est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Angers et la ville d’Osnabrück, située en Basse-Saxe dans le nord-ouest de l’Allemagne, sont jumelées depuis plus de 50 ans. Les deux villes ont développé une solide coopération décentralisée(1). Nous avons rencontré Jean-Marc Minier, président de la « Maison de l’Europe Angers & Maine-et-Loire – Europe Direct(2) » et le responsable du bureau Jumelages d’Osnabrück pour nous parler de leur vision de jumelage, très tournée vers la jeunesse.

Missions Publiques. Vous « dépoussiérez » la vision du jumelage avec des programmes innovants, notamment avec vos échanges de jeunes sur une année complète. En quoi les jumelages peuvent-ils renforcer le sentiment d’appartenance de citoyens européens, et des jeunes en particulier, aujourd’hui ? 

Jean-Marc Minier.  En 1968, la ville d’Angers a mis en place un système d’échange de jeunes ambassadeurs avec ses villes jumelles. Ce dispositif permet de désigner chaque année trois jeunes angevins chargés de représenter la ville à Osnabrück en Allemagne, à Wigan au Royaume-Uni ou à Pise en Italie. L’ambassadeur choisi pour aller travailler à Osnabrück devient salarié au sein des services municipaux de la ville partenaire allemande pendant un an. Il est chargé de contribuer activement au développement du jumelage. Angers reçoit en retour un jeune d’Osnabrück pendant la même période. À Angers, ce sont plus de 1000 personnes qui profitent chaque année de leurs interventions. Les ambassadeurs des villes jumelles contribuent à mieux faire connaître leur pays, sa culture, son art de vivre aux jeunes angevins. C’est l’occasion pour eux de prendre conscience de ce que les Européens ont en commun, mais aussi des richesses de leur diversité. C’est aussi l’occasion pour eux de découvrir ce qu’apporte une expérience de mobilité européenne.

Jens Koopmann. Ce sont justement les jeunes qui, en tant qu’ambassadeurs des villes, assument également une fonction officielle, qui peuvent, par leur travail, leurs idées et leur créativité, rendre le jumelage – et donc le thème « Europe » – vivant. En raison de leur âge, ils ont un très bon accès aux jeunes et renforcent ainsi l’échange direct (par exemple lors de visites d’écoles : présentation de la ville jumelée et du pays ainsi que de thèmes liés à l’Europe et participation active à l’enseignement en langue étrangère). Et c’est là qu’interviennent les jumelages de villes en tant que pont entre les hommes : les rencontres, les projets et les échanges permettent de vivre quelque chose ensemble, de faire tomber les préjugés et d’instaurer la confiance, et ce, également sur des thèmes européens.

« Il est tout à fait nécessaire à l’avenir de maintenir le dialogue et d’offrir aux jeunes des possibilités de participation active.

Jens Koopmann

Missions Publiques. A ce sujet, vos deux villes ont participé à la Conférence sur l’avenir de l’Europe. 60 habitantes et habitants d’Angers et d’Osnabrück ont formulé des propositions d’action. Quels enseignements en tirez-vous ?

Jean-Marc Minier. Je retiens trois grandes aspirations : une bonne convergence de ces propositions sur les thèmes de l’éducation et des valeurs européennes ; la mobilité et les échanges de jeunes pour une meilleure compréhension mutuelle et l’attente d’une communication de l’Union européenne mieux ciblée sur les jeunes… Nos propositions sur le thème de « L’avenir de la politique européenne de la jeunesse » ciblaient notamment une meilleure présence de l’Union européenne sur les réseaux sociaux et plus de communication autour du service civique européen.

Jens Koopmann. Il s’est avéré que les thèmes de l’Europe, de la paix, de la participation politique, de l’État de droit, de la démocratie ou encore de la protection de l’environnement et de la durabilité pouvaient être abordés directement dans le cadre du dialogue citoyen. Il est tout à fait nécessaire à l’avenir de maintenir le dialogue dans le cadre de dialogues citoyens et d’offrir aux jeunes des possibilités de participation active.

«  S’agissant de très nombreux jumelages franco-allemands, il convient d’en renouveler certaines modalités pour les adapter aux attentes des jeunes en favorisant encore plus les échanges dans les deux langues.

Jean-Marc Minier

Missions Publiques. Le Traité de l’Elysée va bientôt célébrer ses 60 ans. Quelle est votre vision du jumelage dans les années qui viennent ? Quels sont les grands enjeux et défis ?

Jean-Marc Minier. Pour pérenniser les jumelages, il importe que les jeunes s’impliquent. Pour cela, il faut être créatif pour inventer des formes d’échange et de dialogue qui conviennent aux jeunes. Des projets communs peuvent contribuer à faciliter une meilleure connaissance et compréhension commune. Organiser des visites au Parlement européen communes aux villes jumelles avec rencontre avec les députés européens des territoires de ces villes peut contribuer à forger une conscience européenne. S’agissant de très nombreux jumelages franco-allemands, il convient d’en renouveler certaines modalités pour les adapter aux attentes des jeunes en favorisant encore plus les échanges dans les deux langues pour les jeunes allemands qui apprennent le français et les jeunes français qui apprennent l’allemand. Il serait utile que leurs professeurs respectifs soient associés aux actions des jumelages.

Jens Koopmann. Les jumelages de villes continueront à jouer un rôle décisif à l’avenir : amener les citoyens à échanger entre eux et, par le biais d’expériences communes, réduire la méfiance et instaurer la confiance, créer de nouveaux réseaux et rapprocher encore plus les citoyens de différents pays par le biais de projets tri nationaux ou multilatéraux. Je suis d’accord avec Jean-Marc, il faut surtout s’adresser aux jeunes et les impliquer davantage afin qu’ils puissent s’engager et développer une conscience européenne. Comment les jeunes vivent-ils l’Europe ? Que pensent-ils de l’Europe, où des frontières qui semblaient avoir été surmontées sont à nouveau érigées ? Ou comment les jeunes peuvent-ils s’engager pour une Europe unie ? Et qu’en est-il de notre démocratie en Europe ? Quelle est notre conscience historique ? Les jumelages de villes – y compris les jumelages franco-allemands – sont toujours marqués par des influences extérieures différentes et des conditions sociales changeantes. Tous les acteurs doivent y réagir avec souplesse. De nouveaux projets et formats d’échange créatifs doivent être développés. On pourrait par exemple envisager la visite commune d’institutions européennes ou la promotion accrue de l’autre langue. Les jumelages doivent rester attractifs, en particulier pour les jeunes, afin qu’ils continuent à s’y engager et contribuent ainsi à leur maintien.


(1)Plus d’informations sur le jumelage historique entre Angers et Osnabrück  sur le site du ministère des Affaires étrangères.
(2)La Maison de l’Europe Angers & Maine-et-Loire – Europe Direct est une association qui contribue à rapprocher l’Union européenne des citoyen-ne-s. Lieu d’échanges et de débats, elle coordonne au niveau départemental les actions en faveur de l’Europe.

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Forum pour l’avenir franco-allemand : « notre valeur cardinale est le caractère participatif » https://missionspubliques.org/forum-pour-lavenir-franco-allemand-notre-valeur-cardinale-est-le-caractere-participatif/ Thu, 10 Mar 2022 08:42:57 +0000 https://missionspubliques.org/?p=6396 L’article Forum pour l’avenir franco-allemand : « notre valeur cardinale est le caractère participatif » est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Le Dialogue franco-allemand remporte le Prix 2021 du citoyen européen https://missionspubliques.org/le-dialogue-franco-allemand-remporte-le-prix-2021-du-citoyen-europeen/ Mon, 26 Jul 2021 08:43:11 +0000 https://missionspubliques.org/?p=4406 L’article Le Dialogue franco-allemand remporte le Prix 2021 du citoyen européen est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Le dialogue franco-allemand sur le renforcement de la coopération transfrontalière dans le cadre du COVID-19 est lauréat français du Prix 2021 du citoyen européen. Une démarche participative initiée par Missions Publiques, aux côtés de Particip’Action, de la région Grand Est et du Land allemand du Bade-Wurtemberg. Ce prix, donné par le Parlement européen en France, récompense des initiatives qui favorisent une meilleure compréhension et intégration entre les citoyens européens.

En 2019, le traité d’Aix-la-Chapelle a été signé par les gouvernements français et allemand pour renforcer les relations entre l’Allemagne et la France. Cette coopération franco-allemande est depuis longtemps vécue directement par les habitants des régions transfrontalières, du Bade-Wurtemberg, et de la Région Grand Est. Mais la pandémie de COVID-19 a eu un impact différent sur les habitants des deux pays et a fortement marqué la dynamique de la coopération franco-allemande. La décision, prise au printemps dernier (mars 2020) dans l’urgence de la crise sanitaire, de fermer la frontière entre la France et l’Allemagne a entraîné des tensions et un désarroi dans la zone transfrontalière pour les habitants qui ont vu la frontière se (re)matérialiser.

En réponse à ce manque de coopération entre deux régions européennes voisines, notre initiative s’est orientée vers l’ouverture d’un espace d’échange entre les habitants des deux régions transfrontalières du Bade-Wurtemberg et de la région Grand Est, sur leur expérience de la crise du COVID-19, leur expérience de la coopération transfrontalière franco-allemande et leurs aspirations pour l’avenir de cette coopération, dans tous les domaines.

Une vision d’avenir de la coopération transfrontalière

40 citoyen.ne.s de tous âges, de tous horizons socioprofessionnels, et vivant plus ou moins près de la frontière ont été recruté.e.s et se sont donc rencontré.e.st lors de 4 sessions d’un jour et demi. Au cours de ces sessions, ils et elles ont délibéré en plénière et en sous-groupes, et ont également reçu des informations d’experts spécialisés dans différents domaines de la coopération transfrontalière. A l’issue de ces 4 sessions, les participants ont soumis des recommandations aux pouvoirs publics locaux et régionaux pour améliorer la coopération franco-allemande dans la région transfrontalière et rendre cette coopération plus résiliente aux crises sanitaires.

Les 15 propositions, détaillées ci-dessous, font partie intégrante de leur vision de l’avenir de la coopération transfrontalière. Pour eux, la coopération transfrontalière entre les deux pays doit être encore plus renforcée dans tous les domaines et être plus lisible et plus engageante pour les citoyens du territoire. Le sentiment de communauté ne doit pas s’arrêter aux frontières des deux pays car la région transfrontalière est leur espace de vie commun. Pour simplifier le vivre ensemble au quotidien, il faut harmoniser et simplifier l’administration dans tous les domaines et réduire les obstacles bureaucratiques imposés au niveau transfrontalier.

Voici les 15 propositions des habitants :

  • Jumelage d’écoles et création d’équipes pédagogiques bilingues.
  • Organisation de grandes fêtes de retrouvailles franco-allemandes après COVID 19
  • Mise en place d’échanges entre les scènes culturelles transfrontalières
  • Harmonisation des systèmes de santé et numérisation des procédures pour les travailleurs transfrontaliers
  • Mise en place d’échanges entre professionnels de santé des deux pays
  • Un chatbot sur les questions transfrontalières
  • Réduction des disparités sociales, fiscales et économiques dans la région du Rhin supérieur
  • Une évaluation pour repenser les transports publics et la mobilité en fonction de nos besoins réels.
  • La création d’un billet transfrontalier avantageux pour tous
  • La création d’échanges franco-allemands éco-responsables et durables
  • Des propositions pour un avenir vert
  • La promotion de la formation professionnelle bilingue dans divers domaines
  • Une plateforme d’échange d’emplois transfrontaliers

Cette approche transnationale nous permet de prendre conscience non seulement des usages et des besoins actuels des participants sur ces territoires, mais aussi de leurs aspirations pour l’avenir.

L’idée de pérenniser ce type de dialogue transfrontalier a été largement soutenue par les citoyens, qui prend en compte les différences culturelles et linguistiques, afin qu’ils et elles puissent se comprendre et se sentir représentés, tout en assurant la fluidité des échanges autour de discussions informelles et personnelles. Le Prix du citoyen européen est la preuve que ces modèles d’activités participatives contribuent au renforcement de l’esprit européen. Alors que la crise sanitaire a conduit les gouvernements à (re)penser les territoires en termes de frontières, les démarches citoyennes nous amènent à prendre du recul et à imaginer d’autres manières de vivre ensemble, plus résilientes aux crises et respectueuses de l’expérience des habitants.

Illustration ©2021 European Citizen’s Prize
à télécharger

Retrouvez l’ensemble des recommandations citoyennes dans notre rapport, en cliquant sur le lien ci-dessous.

Illustration ©2021 European Citizen’s Prize

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Une vision et 15 recommandations pour l’avenir de la coopération transfrontalière https://missionspubliques.org/une-vision-et-15-recommandations-pour-lavenir-de-la-cooperation-transfrontaliere/ Thu, 27 May 2021 07:53:14 +0000 https://missionspubliques.org/?p=3901 L’article Une vision et 15 recommandations pour l’avenir de la coopération transfrontalière est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Depuis la fin des échanges du Dialogue citoyen franco-allemand sur le renforcement de la coopération transfrontalière dans le contexte du Covid-19, les 40 citoyen.ne.s participant.e.s ont remis leurs recommandations à Claudine Ganter, conseillère régionale de la région Grand Est et Gisela Erler, conseillère d’Etat du Baden-Würtemberg. Ces recommandations seront ensuite portées aux différentes instances de la coopération transfrontalière.

Les 15 propositions développées par les participant.e.s s’appuient sur leur vision de l’avenir de la coopération transfrontalière. Selon les participant.e.s, la coopération transfrontalière entre les deux pays doit être renforcée dans tous les domaines. Le groupe estime également que la coopération devrait être plus lisible pour les citoyen.ne.s, et les associer plus souvent, à l’image de cette démarche. Le sens du collectif ne doit pas s’arrêter aux frontières des deux pays : pour ses habitant.e.s, la région transfrontalière est en effet un bassin de vie commun. Afin de simplifier le vivre ensemble au quotidien, il faut dans tous les domaines harmoniser et simplifier l’administration et réduire les obstacles bureaucratiques qui s’imposent aux habitant.e.s au niveau transfrontalier.

Le mandat confié aux citoyen.ne.s était d’élaborer des propositions pour renforcer la coopération transfrontalière, en prenant en compte ce contexte particulier de crise sanitaire. 15 propositions ont été élaborées par le groupe. Cet ensemble de propositions est décliné en 4 champs, identifiés par le groupe comme prioritaire pour l’avenir de la coopération transfrontalière : l’éducation et la culture ; l’administration et la gouvernance ; la mobilité, les transports et l’environnement ; l’emploi et l’économie.

visuel-dialogue-franco-allemand_Plan-de-travail-1

Des propositions accueillies favorablement par les élues

Lors de la dernière session, les 16 et 17 avril 2021, les participant.e.s ont présenté leur avis à deux élues, Gisela Erler, conseillère à la participation citoyenne de l’Etat du Bade-Wurtemberg, et Claudine Ganter, conseillère aux relations internationales et transfrontalières de la région Grand Est, ainsi qu’à Benjamin Kurc, directeur du Fonds citoyen franco-allemand. Les élues ont accueilli très favorablement les propositions des citoyen.ne.s, et souhaitent mettre en place certaines propositions comme celle sur les fêtes culturelles franco-allemandes par exemple. Elles ont cependant alerté les participant.e.s sur les obstacles administratifs et politiques de la mise en place de certaines propositions, certaines compétences sont gérées par les états.

Les 15 propositions, détaillées ci-dessous, font partie intégrante de leur vision de l’avenir de la coopération transfrontalière. Pour eux.elles, la coopération transfrontalière entre les deux pays doit être renforcée encore plus dans tous les domaines, et être plus lisible et plus engageante pour les citoyen.ne.s du territoire.  Le sens du collectif ne doit pas s’arrêter aux frontières des deux pays car la région transfrontalière est notre bassin de vie commun. Afin de simplifier le vivre ensemble au quotidien, il faut dans tous les domaines harmoniser et simplifier l’administration et réduire les obstacles bureaucratiques qui s’imposent au niveau transfrontalier. Les propositions :

  1. Jumeler les écoles et créer des équipes pédagogiques bilingues
  2. Organiser de grandes fêtes de retrouvailles franco-allemandes post-COVID 19
  3. Organiser des échanges entre les scènes culturelles transfrontalières
  4. Une communication proactive sur les projets et soutiens financiers pour la mise en place des projets citoyens
  5. Un chatbot sur les questions transfrontalières
  6. Une meilleure information sur les instances et projets transfrontaliers
  7. La réduction des disparités sociales, fiscales et économiques dans la région du Rhin supérieur
  8. L’harmonisation des systèmes de santé et numérisation des démarches pour les transfrontalier.ère.s
  9. Mettre en place des échanges entre professionnel.le.s de santé entre les deux pays
  10. Une évaluation pour repenser le transport en commun et la mobilité en accord avec nos besoins réels
  11. La création d’un billet transfrontalier avantageux pour tou.te.s
  12. Créer des échanges franco-allemands éco-responsables et durables
  13. Des propositions pour un avenir vert
  14. Favoriser les formations professionnelles bilingues dans différents domaines
  15. Une bourse à l’emploi transfrontalière

Pour maximiser l’impact de la démarche, Missions Publiques et ses partenaires du Bade-Wurtemberg et de la région Grand Est envisagent plusieurs sessions de travail et événements, à confirmer :

  • Un workshop de travail sur les propositions des citoyen.ne.s réunissant les parties prenantes de la coopération transfrontalière
  • Une rencontre « en présentiel » entre les participant.e.s et avec les élues et services embarqués pour échanger sur la démarche
  • Une présentation de la démarche et de ses résultats à l’occasion du Forum Mondial pour la démocratie, à Strasbourg en novembre 2021

 

Des aspirations pour l’avenir de l’Europe

À l’heure des nombreuses consultations citoyennes sur l’avenir de l’Europe, il apparaît important de penser en dehors des frontières géographiques des pays, mais de réfléchir aux territoires en termes de bassins de vie. En effet, un.e ressortissant.e allemand peut très bien vivre en France ou travailler au Luxembourg. Cette démarche transnationale nous permet de prendre conscience non seulement des usages et besoins présents des participant.e.s de ces territoires, mais aussi de leurs aspirations pour le futur. Alors que la crise sanitaire a amené les gouvernements nationaux à (re)penser les territoires en termes de frontières, les processus citoyens nous amènent à prendre de la hauteur par rapport à la situation et à imaginer d’autres manières de vivre ensemble, plus résilientes aux crises et respectueuses du vécu des habitant.e.s.

La délibération entre les citoyen.ne.s est techniquement possible, et nécessaire pour créer une véritable démocratie participative sur les territoires transfrontaliers. Nous pourrions imaginer d’autres démarches participatives de ce type, sur d’autres territoires, ou encore avec un mandat plus précis. Cette démarche a en effet montré que la coopération dans certains domaines précis, comme la culture et la langue ou la mobilité et l’environnement, aurait pu faire l’objet d’un processus de dialogue. Pour ce premier dialogue franco-allemand, nous avons fait le choix d’un mandat volontairement large et ouvert, pour permettre aux participant.e.s d’identifier les sujets à creuser.

Surtout, l’idée de pérenniser ce type de dialogue transfrontalier a été largement soutenu par les citoyens, qui prend en compte les différences culturelles et linguistiques, afin que les participant.e.s puissent se comprendre et se sentir représenté.e.s, tout en assurant la fluidité des échanges autour de discussions informelles et personnelles. Ces moments ont été précieux pour créer une dynamique de groupe bien que cette démarche se soit déroulée entièrement en distanciel.

Pour en savoir plus

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« Le temps des frontières est fini ! » https://missionspubliques.org/le-temps-des-frontieres-est-fini/ Thu, 08 Apr 2021 14:12:43 +0000 https://missionspubliques.org/?p=3477 L’article « Le temps des frontières est fini ! » est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Le dialogue citoyen franco-allemand sur le renforcement de la coopération transfrontalière dans le contexte du COVID-19 est une initiative de Missions Publiques qui vise à rassembler lors de sessions de travail des citoyen.ne.s de chaque côté de la frontière. Leur mission : aider à rendre les modalités de coopération plus résilientes aux crises. Le projet est soutenu par le Fonds Citoyen franco-allemand.
Nous avons rencontré 4 participant.e.s au Dialogue, qui témoignent de leur première expérience de participation citoyenne.
« Certains me disent que l’Allemagne leur fait peur, cette attitude doit changer ! Le temps des frontières est fini !

Lucas

20 ans, gestionnaire de maintenance
en systèmes informatiques

Lucas, 20 ans, est gestionnaire de maintenance en systèmes informatiques. Cet étudiant qui prépare son Bac+2 en alternance travaille à 15 minutes de la frontière allemande à Folschviller, à l’est du département de la Moselle. Il a déjà été amené à travailler avec des collaborateur.trice.s en provenance de l’autre côté du Rhin, sans pour autant maitriser l’allemand et sans que ses collaborateurs allemands ne parlent un mot de français, ni d’anglais.

Quand il a vu passer l’annonce pour le Dialogue franco-allemand sur la coopération transfrontalière sur les réseaux sociaux, il compare son inscription à une démarche réalisée par un membre de sa famille :

  • S’inscrire sur le site de la Nasa pour rejoindre l’équipe de découverte de Mars :

« On n’en attend pas grand-chose en retour, mais on n’a rien à perdre, autant tenter ! »

En tant que transfrontalier, il distingue quatre leviers pour améliorer la coopération entre les deux pays frontières :

  • Lever la barrière de la langue. Trop souvent, les gens sont retissant ou ont tout simplement peur de parler la langue de l’autre. Ils ne sont pas toujours ouverts aux tentatives, certes peu fructueuses, mais réelles de communiquer dans une langue que l’on ne maitrise pas.

« À l’école, on doit apprendre aux jeunes que l’apprentissage de l’allemand est une bonne chose », et qu’une vraie coopération passe par la compréhension de l’autre. « J’ai trop souvent entendu ‘L’Allemagne me fait peur’, cela doit changer! »

  • Développer la présence policière côté français qui n’est pas la même que côté allemand. Pourquoi ne pas accentuer, comme cela se fait déjà, les patrouilles franco-allemandes. « Les Allemands ont cette réputation de la rigueur que n’ont pas toujours les Français. »
  • Mettre un terme à la taxation des cartes de crédit étrangères en Allemagne, car pour lui « le temps des frontières est fini ! Il est possible de retirer de l’argent sans frais partout en Europe, alors pourquoi pas en Allemagne ? »
  • Développer encore davantage le réseau de transport en commun (bus, train, tram, etc…) entre la France et l’Allemagne afin d’améliorer la coopération entre les deux pays.
« En déménageant dans le Grand Est, je me suis dit que participer à un dialogue citoyen avec des habitant.e.s outre-Rhin ne serait que bénéfique pour voir ensemble comment mieux exploiter ce voisinage.

Geneviève

65 ans, technicienne d'étude clinique
à la retraite

Geneviève, 65 ans, est à la retraite depuis 2ans. Originaire de Nancy, elle a travaillé dans le milieu de la santé à Paris pendant des années avant de rentrer chez elle dans le Grand Est. 

En déménageant « la frontière se rapproche nettement ». Elle s’est donc dit que participer à un dialogue citoyen avec des habitant.e.s outre-Rhin ne serait que bénéfique pour voir ensemble comment mieux exploiter ce voisinage.

Pour elle, deux priorités s’imposent :  

  • En tant que technicienne d’étude clinique, elle a été étonnée de l’interaction transfrontalière en tant de Covid-19. Cette collaboration devrait être institutionalisée au-delà de
    la crise COVID-19 selon elle, qui pointe du doigt des inégalités en matière de soins des deux côtés du Rhin. Dans son entourage, des ami.e.s à elle ont souvent été amené.e.s à traverser la frontière pour se faire soigner dans des hôpitaux allemands, car les
    services spécialisés étaient moins développés en France pour certaines maladies comme celle de Lyme par exemple, délaissée par le corps médical français.
  • Hors période de Covid-19, Geneviève est une férue de spectacles. L’idée d’aller « de l’autre côté », et d’assister à un spectacle allemand lui donne le sourire, mais aucun transport ne dessert la périphérie de Nancy avec les villes allemandes. « S’il y avait les transports qu’il fallait, je n’hésiterais pas ! » Elle suggère donc une meilleure stratégie partenariale autour de la culture transfrontalière et de l’aménagement des transports.

Mais Geneviève ne compte pas s’arrêter au Dialogue citoyen pour développer la coopération transfrontalière ! Dès que les choses retournent à la normale, elle prévoit d’aller s’inscrire au comité de jumelage de sa ville pour avoir des discussions concrètes et ainsi promouvoir des relations sur le plan médical et culturel.

« Les citoyens ne connaissent pas la coopération transfrontalière, alors que cette coopération existe depuis des décennies. »

Olga

34 ans, comptable dans une société
de gestion immobilière

Olga a 34 ans et a étudié le commerce et l’administration. Aujourd’hui, elle travaille en tant que comptable dans une société de gestion immobilière en Allemagne. Elle se dit « toujours prête à apprendre quelque chose de nouveau, ouverte d’esprit, polie, amicale, positive et déterminée. » Quand nous lui demandons si elle est Allemande, elle nous répond fièrement « non, je suis une citoyenne de l’Union européenne ! ».

Pour Olga, le dialogue citoyen a été un moteur d’informations qui laisse dans l’ombre les habitant.e.s de la région n’ayant pas pu participer.

« Les citoyens ne connaissent pas la coopération transfrontalière, alors que cette coopération existe depuis des décennies. »

Selon elle, cette initiative délibérative est un moyen non seulement utile mais nécessaire pour saisir les implications qu’une telle coopération peut avoir à l’échelle locale.

Quand on lui demande comment susciter davantage l’intérêt de ses voisin-e-s pour l’engagement politique et social autour de sa région, elle nous renvoie à la réponse d’un autre participant de la session :

« En fait, il y a suffisamment d’informations, il suffit d’être intéressé.e. Mais je pense que l’on pourrait susciter encore plus d’intérêt et de participation active en faisant une publicité plus active pour ces process délibératifs pour qu’ils soient connus et reconnus par tout.es »

« Le dialogue citoyen est un bon signe global d’une prise de conscience européenne par-delà les frontières nationales

Johannes

26 ans, étudiant en
sciences politiques

Johannes a 26 ans et s’intéresse de près aux sciences politiques : il prépare actuellement un master en « Démocratie et gouvernance européenne » à l’université de Tübingen en Allemagne.

Pendant ses années de licence, Johannes étudie les différents formats de participation citoyenne sans jamais pouvoir passer de la théorie à la pratique. Le Dialogue citoyen est arrivé pour lui au bon moment, pour avoir une première expérience tangible de ce qu’il étudie depuis des années.

« Les dialogues transfrontaliers permettent de déouvrir des perspectives totalement nouvelles, notamment la façon dont notre propre pays est perçu par les autres ».

Mais Johannes vit la coopération transfrontalière autrement que professionnelle : « Je la vis aussi personnellement à travers ma relation avec une Française : tous les jours, je vois à quel point il peut devenir soudain compliqué de se rendre à nouveau visite ou de pouvoir rester dans l’autre pays pendant une période plus longue. A l’avenir, j’espère que les décisions et les actions bilatérales et internationales seront coordonnées de manière encore plus intensive. » Sa crainte ? La montée du nationalisme : « Le Covid-19 m’a montré que les gens retombent très vite dans des schémas de pensée nationaux. J’ai peur que ce soit de plus en plus le cas à l’avenir, surtout en cas de crise. » C’est la première fois qu’il « revivait activement les frontières intérieures de l’Europe ».

A cet égard, il considère le Dialogue Citoyen comme un « bon signe global d’une prise de conscience européenne par-delà les frontières nationales ».

Ce qui lui a particulièrement plu dans ce Dialogue citoyen a été la méthodologie employée et la familiarité installée entre participants : « A la fin de la première session, nous avons eu l’occasion de fixer librement nos propres priorités pour la session suivante et d’exprimer nos souhaits quant aux expert.e.s que nous aimerions entendre. Je trouve cela très inspirant comme méthode, et je me fais la réflexion à toutes les réunions. Une familiarité mutuelle s’est rapidement développée avec des personnes que vous ne connaissiez pas auparavant et que vous n’avez rencontrées qu’en ligne. De même, lors de conversations dans mon environnement personnel, je constate sans cesse à quel point ce format est apprécié. J’espère donc qu’un conseil des citoyen.ne.s franco-allemand aura également lieu à intervalles réguliers à l’avenir. »

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Le Grand-Est et le Bade-Wurtemberg : faire de la région un « laboratoire » d’intégration et de coopération https://missionspubliques.org/le-grand-est-et-le-bade-wurtemberg-faire-de-la-region-un-laboratoire-dintegration-et-de-cooperation/ Sun, 21 Mar 2021 21:48:23 +0000 https://missionspubliques.org/?p=3436 L’article Le Grand-Est et le Bade-Wurtemberg : faire de la région un « laboratoire » d’intégration et de coopération est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Les citoyen.ne.s du Bade-Wurtemberg et du Grand Est entament bientôt la deuxième session du dialogue citoyen franco-allemand sur la coopération transfrontalière en temps de Covid-19. Manon Potet, coordinatrice du projet à Missions Publiques, revient sur les enjeux de ce processus délibératif et nous donne un aperçu des recommandations élaborées par les participants des deux côtés du Rhin.

Pourquoi avoir initié un dialogue citoyen franco-allemand ? Quelles sont les prochaines étapes ?

L’idée de lancer ce projet est née au plus fort de la crise sanitaire : nous avons observé que dans la région du Rhin supérieur, caractérisée par la libre-circulation des personnes, la pandémie de COVID-19 et la fermeture des frontières au printemps 2020 ont montré que les échanges et la coopération ne pouvaient être considérés comme acquis. L’objectif de cette démarche est donc de tirer les leçons de ce contexte particulier pour renforcer la cohésion, le vivre et le faire ensemble sur la région transfrontalière, en donnant la parole aux premier.ère.s concerné.e.s par les politiques de coopération : les habitant.e.s. Ce dialogue franco-allemand ouvre également un espace d’échanges entre les habitant.e.s de la Région Grand Est et du Land du Bade-Wurtemberg, qui se parlent très peu, sur leur vécu respectif de la crise sanitaire, leur expérience de la coopération transfrontalière, et leurs aspirations et recommandations pour l’avenir de cette coopération.

Nous sommes maintenant à la deuxième moitié de la démarche : deux sessions de travail ont eu lieu, en décembre 2020 puis en février dernier, avec une trentaine de participant.e.s, 15 côté français et 15 côté allemand. La première session était consacrée à un bilan de la période COVID-19 et du vécu des participant.e.s, ainsi qu’à un bilan de la coopération transfrontalière (les institutions, projets existants etc.). Le groupe a également identifié les thématiques qu’il souhaitait creuser, et sur lesquelles il aimerait avoir plus d’informations. Nous avons invité des intervenant.e.s pour les deuxième et troisième sessions, sur ces thématiques prioritaires. Après cette phase de bilan, les participant.e.s ont commencé à se mettre d’accord sur des recommandations : billet unique transfrontalier, renforcement des formations bilingues,  bourse des emplois transfrontaliers, chantiers participatifs transfrontaliers pour les habitant.e.s de chaque côté du Rhin… Les propositions sont diverses et touchent à tous les domaines de la coopération transfrontalière !

 Pour la suite : une troisième session se tient les 19 et 20 mars, durant laquelle les participant.e.s vont approfondir et consolider les recommandations. Lors de la dernière session qui aura lieu les 16 et 17 avril, les participant.e.s vont adopter leur avis, comprenant une introduction sur leur vision de la coopération dans ce contexte particulier, puis la liste de leurs propositions développées. A l’issue de cette session, les participant.e.s remettront leurs recommandations aux élues embarquées dans le processus, Claudine Ganter côté Grand Est, et Gisela Erler côté Bade-Wurtemberg.

« Comme souvent sur ce type de démarches, je suis impressionnée par la grande qualité des échanges et des propositions formulées par les participant.e.s.

Manon Potet

Cheffe de projets participatifs
chez Missions Publiques

A mi-chemin du dialogue citoyen, quelles recommandations peux-tu déjà partager avec nous ?

Comme souvent sur ce type de démarches, je suis impressionnée par la grande qualité des échanges et des propositions formulées par les participant.e.s. Lors de la première session, les participant.e.s ont échangé sur leur vision de ce qui s’est passé sur leur territoire au plus fort de la crise sanitaire, au printemps 2020. L’envie d’aller vers plus de coopération transfrontalière, voire de faire de leur région un « laboratoire » d’intégration et de coopération pour le reste de l’Europe, est très forte au sein du groupe. Tou.te.s ont dit avoir fortement regretté la fermeture des frontières et surtout les tensions aux frontières, comme les agressions de travailleur.euse.s frontalier.ère.s. Il est évident qu’une telle situation ne peut pas se reproduire, notamment au regard de l’histoire commune des deux pays. L’idée serait donc de s’intéresser aux enjeux territoriaux des processus d’intégration régionale en levant les barrières liées à la présence de la frontière.

Une anecdote plutôt drôle cette fois : lors de la deuxième session, nous avons évoqué à quel point l’apprentissage de la langue était facilité par un intérêt pour la culture de l’autre, un participant a évoqué le rôle de Tokio Hotel, qui aurait « fait beaucoup plus pour la promotion de l’allemand en France que certain.e.s professeur.e.s d’allemand » ! Les participant.e.s de différentes générations ont alors évoqué les artistes qui leur avait donné envie d’apprendre la langue de l’autre, de Nina Hagen à Brassens en passant par Rammstein.

 

L’un des défis de ce dialogue est sans doute l’approche multilingue de la démarche. Comment avez-vous assuré les échanges entre francophones et germanophones ?

L’organisation de ce dialogue a posé de nouveaux défis pour l’équipe et moi qui organisions une démarche bilingue et biculturelle pour la première fois. Des problématiques inédites se sont ainsi posées pour faire en sorte que chacun.e se comprenne et se sente représenté.e, tout en assurant une fluidité des échanges. Une équipe d’interprètes, un.e par sous-groupe et pour les plénières, a ainsi été mobilisée pour assurer la traduction en simultanée pendant les sessions. Pendant les animations, nous avons redoublé de vigilance pour garantir que les prises de paroles soient diversifiées et permettent un véritable échange entre les participant.e.s français.es et allemand.e.s. Au début de chaque session, nous prenons toujours une heure pour échanger en plénière de la situation et des mesures dans chaque pays, ce temps de reprise de contact étant nécessaire et précieux pour les participant.e.s ayant peu l’occasion d’échanger avec les citoyen.ne.s du pays voisin.

Un autre défi est aussi de garantir l’interactivité des échanges alors que tout se déroule en ligne (nous aurions adoré pouvoir réunir le groupe en présentiel, mais la situation sanitaire ne nous le permet malheureusement pas). Il a fallu trouver des outils pour rendre les sessions interactives et engageantes pour les participant.e.s, notamment lors des présentations en plénières d’intervenant.e.s externes. Nous faisons ainsi en sorte d’alterner plénière et sous-groupes, de privilégier des formats de présentation courts et des temps de questions/réponses et échanges plus longs avec les intervenant.e.s, et d’utiliser des outils interactifs en ligne, comme Sli.do ou Miro pour permettre notamment aux participant.e.s moins à l’aise pour prendre la parole lors des plénières de s’exprimer par l’écrit.

 

Un mot sur les partenaires ?

Nous travaillons en étroite collaboration avec le Land Bade-Wurtemberg et la Région Grand Est. Quand nous leur avons proposé le projet, ils n’ont pas hésité à s’engager avec nous. Leur soutien et leur enthousiasme a été un énorme soutien pour la mise en place du dialogue. De même, le Fonds citoyen franco-allemand nous a soutenu financièrement et a fait de notre dialogue franco-allemand un des projets-phares soutenus cette année. C’est grâce à ces partenaires, soutenants et conscients des enjeux démocratiques et de coopération transfrontalière que ce projet a pu voir le jour. Nous les remercions pour cela.

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France-Allemagne : la coopération transfrontalière

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Dialogue franco-allemand sur la coopération transfrontalière

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France-Allemagne : la coopération transfrontalière https://missionspubliques.org/france-allemagne-la-cooperation-transfrontaliere-en-temps-de-covid-19/ Thu, 11 Feb 2021 11:21:30 +0000 https://missionspubliques.org/?p=3264 L’article France-Allemagne : la coopération transfrontalière est apparu en premier sur Missions Publiques.

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Quelle est la réalité de la coopération franco-allemande en pleine pandémie ? Quels sont les vécus de crise des deux côtés de la frontière ? Pour dresser un état des lieux et amorcer des solutions pour un territoire plus résilient, la région Grand Est en France et le land du Bade-Wurtemberg en Allemagne organisent plusieurs dialogues citoyens*. Nous avons rencontré Muriel Temme, chargée de mission coopération transfrontalière à la Région Grand Est et Timo Peters, conseiller pour la participation des citoyens et la société civile au ministère du Bade-Wurtemberg.

Missions Publiques : Pourquoi organiser un dialogue sur la coopération transfrontalière franco-allemande ?

Timo Peters : Nous voulons aborder avec les participant-e-s les leçons que la région allemande et l’amitié franco-allemande peuvent tirer de la pandémie de Covid-19 en matière de coopération et de cohésion. « Comment vivez-vous actuellement votre quotidien dans la région frontalière ? Et comment la région devrait-elle se développer selon vous ? » sont les questions auxquelles ils et elles doivent répondre lors de 4 sessions virtuelles. C’est l’occasion pour les citoyens et citoyennes d’apprendre à connaître leurs voisins, d’exprimer leurs craintes et espoirs qui seront entendues dans le processus politique. Je pense que cela peut renforcer aussi le fait que les gens des deux côtés se rencontrent, même virtuellement, et apprennent beaucoup de choses sur leur culture et leurs personnalités respectives. A la frontière, la coopération entre Allemand.e.s et Français.e.s est cruciale, voire même vitale dans bien des cas.

Muriel Temme : Plus on intègre d’acteur-trice-s dans un processus de réflexion, plus on travaille de manière coconstruite, plus les résultats sont riches. Les citoyen-ne-s sont écouté-e-s et se sentent légitimes. C’est aussi une opportunité de s’informer et de s’engager en politique, ce qui est primordial pour un bon fonctionnement démocratique. Pour les acteurs politiques, administratifs et privés, ces dialogues servent à vérifier si les politiques sont efficaces et si elles atteignent leurs objectifs grâce à l’expertise d’usage des citoyens. Cela leur permet de savoir comment les faire évoluer. Organiser ce type de dialogue au niveau transfrontalier aide à faire rencontrer des citoyens des deux côtés de la frontière qui ne se fréquenteraient pas dans la vie de tous les jours. Il est important de renforcer la participation citoyenne à l’échelle transfrontalière, car il s’agit d’un bassin de vie partagé et donc les citoyens doivent avoir leur mot à dire sur le développement de ce territoire et contribuer à rendre les politiques des deux côtés du Rhin plus cohérentes. Les dialogues participent également à la prise de conscience du fonctionnement de la coopération transfrontalière qui est encore très méconnu, même chez les frontaliers. 

"Une consultation n’est pas suffisante, il faut que les citoyen-ne-s puissent co-dessiner les politiques et devenir acteur-trice-s du changement.

Photo : D.R./Strasbourg Écologiste et Citoyenne

Muriel Temme

Chargée de mission coopération transfrontalière à la Région Grand Est

Missions Publiques : Comment imaginez-vous la coopération transfrontalière et la participation citoyenne dans les années à venir ?

Muriel Temme : Je pense qu’il est essentiel que la Région Grand Est implique les citoyens de manière de plus en plus systématique dans ses politiques. Les outils développés tels que « Ma Région Demain » ont vocation à évoluer et le travail du Conseil régional des jeunes peut encore mieux être pris en compte dans l’élaboration de stratégies. Quatre sujets qui me semblent fondamentaux pour l’avenir : le changement climatique (mobilité, énergie, biodiversité, adaptation, etc.), la tolérance et le vivre-ensemble, l’amélioration de la participation citoyenne et le marché du travail et la formation.

Timo Peters : Depuis dix ans, le Bade-Wurtemberg met l’accent sur le dialogue public. Depuis lors, nous impliquons également les citoyen-ne-s sur les questions transfrontalières. Comme Muriel vient de le mentionner, je pense que l’ensemble des questions peut être discuté avec les citoyen-ne-s. Je crois que nos dialogues transfrontaliers deviendront un élément central de la coopération transnationale.

Muriel Temme : J’ai l’impression que le sujet de la participation citoyenne est en plein essor actuellement. De multiples démarches et projets voient le jour. A l’avenir, il sera important de ne pas seulement proposer des évènements ponctuels de participation citoyenne, mais d’aller vers une co-construction des politiques, c’est-à-dire d’associer les citoyen-ne-s le plus en amont possible des projets politiques. Une consultation n’est pas suffisante, il faut que les citoyen-ne-s puissent co-dessiner les politiques et devenir acteur-trice-s du changement. Pour cette réelle prise en compte de la parole citoyenne, il y a encore un long chemin à parcourir, mais j’ai de l’espoir.

Timo Peters : Je suis optimiste, je dirais que le projet d’institutionnaliser les process délibératifs au sein des grandes instances de décision, qu’elles soient en France ou en Allemagne, est déjà en ordre de marche. Que ce soit avec la Convention citoyenne pour le climat en France ou le Dialogue sur l’avenir de l’Allemagne dans le monde, les politiques publiques ont montré leur appétit pour plus de process délibératifs, et ce n’est que le début. J’espère que dans 30 ans, nous aurons une participation citoyenne institutionnalisée.

* Quatre dialogues entre les deux régions sont prévus. Le premier s’est tenu en décembre 2020. Missions Publiques et Particip’Action en sont les animateurs. Les résultats seront publiés à la fin de la démarche.

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