En plein cœur de Corbeil-Essonnes(1), une ville marquée par une histoire industrielle et une diversité culturelle et sociale, un lieu unique a vu le jour : la Maison de la Transition Écologique et Solidaire. Ce projet incarne l’ambition écologique et sociale portée par l’équipe municipale élue en 2020. Plus qu’un bâtiment, il symbolise une dynamique collective et inclusive pour accompagner la transition écologique de ce territoire.
Inaugurée en novembre 2023, la Maison de la Transition propose des activités variées : conférences, ateliers sur des thématiques comme la rénovation énergétique et le compostage, expositions, spectacles et performances participatives. Ce lieu se veut un moteur de mobilisation, soutenant les initiatives citoyennes, associatives et entrepreneuriales, tout en travaillant en étroite collaboration avec des structures locales comme la MJC Fernand-Léger.
Une gouvernance partagée pour une écologie populaire
L’un des piliers de ce projet est sa gouvernance ouverte et collaborative. Une assemblée consultative réunissant 25 membres issus de divers horizons sociaux, associatifs et économiques garantit une représentation équilibrée des habitants. Ce modèle flexible favorise une adaptabilité constante aux besoins de la ville. Cyril Maré, responsable de la Maison, explique : « Cette gouvernance n’est pas figée. Elle évolue avec la participation des habitants et des acteurs locaux. C’est une façon de faire vivre l’écologie de manière démocratique et collective. ».
À Corbeil-Essonnes, la transition écologique se veut inclusive et accessible. Jacques Picard, élu à la mobilité et à la transition écologique, insiste : « Il ne s’agit pas d’une écologie punitive, mais d’une écologie émancipatrice, pensée par et pour les habitants. » Ce principe est au cœur d’initiatives comme Imagine Radio, une plateforme participative qui donne la parole aux citoyens sur les enjeux climatiques. Cyril Maré souligne aussi « C’est un mouvement ascendant qui part des pratiques des habitants et qui mobilise la population locale dans toutes ses composantes ». C’est ce qu’on nomme l’écologie populaire, un effort pour lier recherche académique et expériences de terrain. Dans cet esprit, « Imagine Radio » a été lancée, une initiative de la ville et des associations pour engager le public, avec des micros-trottoirs révélant les diverses perceptions du changement climatique, notamment des habitants qui ne croient pas au changement climatique.
Des défis à relever
La mise en œuvre d’un tel projet n’est pas sans obstacles. Trouver des locaux adaptés, surmonter les lenteurs administratives et gérer des contraintes budgétaires font partie des défis rencontrés. L’intégration dans les locaux de la MJC Fernand-Léger a permis de mutualiser les ressources, mais le projet reste ambitieux dans un contexte économique contraint. Autre défi, crucial : réunir les différents quartiers de la ville. Comme le souligne Jacques Picard, la nouveauté du concept offre l’opportunité de rassembler les communautés sans créer de conflit d’identité pour peu que la Maison soit perçue comme un espace autonome et non comme une extension de l’institution.
Pour pérenniser cette initiative, la municipalité travaille à constituer une équipe dédiée, à développer des actions autour de l’écologie et de la solidarité sociale : « 14 000 personnes sur une ville de 56 000 habitants sont concernées par l’aide alimentaire » rappelle Jacques Picard. Parmi les initiatives : la création d’un conseil local dédié à la santé environnementale, inspiré du conseil local existant pour la santé mentale.
La Maison de la Transition Écologique et Solidaire de Corbeil-Essonnes incarne une vision de l’écologie populaire et participative. Comme le résume Jacques Picard : « Si nous voulons réussir cette transition, nous devons inclure tout le monde, sans barrières ni frontières. »
