"Nous devons aborder le cyberharcèlement et la protection des enfants sur le net"

A un mois du Dialogue citoyen mondial sur l’avenir d’Internet qui se tiendra le 10 octobre, nous poursuivons notre tournée des partenaires de Missions Publiques. C’est au tour d’Alexandra Peca partager son expérience en Roumanie en tant que cheffe de projet au sein du GEYC (Groupe de la jeunesse européenne pour le changement). Si la pandémie COVID-19 lui a posé de nombreux défis, Alexandra déplace des montagnes pour faire participer les citoyens de son pays.

Missions Publiques : Comment mettez-vous en œuvre le dialogue en Roumanie ? Et surtout, comment le gérez-vous au regard de la COVID 19 ?

Alexandra PECA : Le dialogue sera mis en œuvre par le GEYC sous la marque EDYS – European Digital Youth Summit (edys.eu), un événement que nous organisons tous les deux ans depuis 2014.

Les ateliers, qui réuniront plus de 100 participants roumains, se dérouleront sur 2 jours consécutifs. Nous aurons également en ouverture, et c’est inédit, un panel introductif. Il s’agira de faire dialoguer un large public international et différents acteurs de la gouvernance d’Internet : gouvernements, organisations intergouvernementales, secteur privé, communauté numérique et la société civile.

Le concept de « gouvernance d’Internet » reste sujet à différentes interprétations. L’objectif de ce panel est donc de présenter un éventail d’expériences et de pratiques, de partager des visions, d’identifier les principales difficultés et questions qui doivent être résolues dans un avenir proche ou lointain. Ce sera sera diffusé en direct sur Facebook. Enfin, des personnes partageront l’information en direct sur les médias sociaux en utilisant les hashtags #WeTheInternet et #EDYS20, et des rapporteurs chargés de présenter les conclusions.

Avec la situation liée au COVID-19 dans notre pays, nous avons décidé de mettre en œuvre le dialogue en ligne ; cela s’accompagne certainement de quelques défis, le plus important étant d’assurer l’inclusion des personnes qui n’ont pas accès à un appareil connecté à Internet, mais nous sommes confiants. Nous impliquerons plusieurs partenaires de tout le pays, qui nous aideront non seulement à recruter des participants, mais aussi à leur offrir des espaces avec des ordinateurs. Nous avons choisi de voir cette situation comme une opportunité de toucher plus de personnes !

 

Quelle est votre stratégie de recrutement des citoyens ?

Notre stratégie combine des appels ouverts aux participants avec des invitations directes à nos collaborateurs réguliers. Nous avons fait de la publicité pour le Dialogue sur nos différents canaux de communication : site web, page Facebook, page Instagram, bulletin Whatsapp. Nous coordonnons également une communauté de plus de 4 000 jeunes de Roumanie, ainsi qu’un réseau de plus de 130 écoles et lycées et 100 enseignants, qui peuvent potentiellement tous devenir des relais du Dialogue.

Nous sommes actuellement en train de rechercher et de contacter différentes organisations et associations pour nous aider à recruter des participants et nous souhaitons impliquer le réseau Europe Direct en Roumanie non seulement en tant que promoteurs de l’appel, mais aussi pour donner aux personnes démunies de matériel un ordinateur afin de participer aux ateliers.

 

Chaque partenaire aura une session nationale dédiée, en fonction de la situation politique, sociale et économique de son pays. Quel sujet de discussion avez-vous décidé de porter auprès des citoyens roumains ? 

Pour notre session nationale, nous avons décidé d’aborder le sujet de la lutte contre le cyberharcèlement et de l’état de la protection de l’enfance dans le contexte numérique. Le cyberharcèlement est encore un sujet nouveau et difficile à comprendre pour certaines personnes. L’année dernière, le gouvernement a adopté une loi contre la cyberharcèlement: une règlementation nécessaire mais qui aurait dû être mise en œuvre depuis longtemps.

La protection et la sécurité des enfants en ligne est également un sujet dont on ne parle pas autant qu’il le faudrait. Les crimes contre les enfants, y compris les abus sexuels et la pédopornographie, sont souvent facilités par ces technologies. De nombreux parents doivent être informés des risques auxquels leurs enfants peuvent être confrontés en ligne. Nous estimons qu’il est nécessaire de discuter de ces sujets avec les citoyens et de recueillir leurs avis, afin de comprendre comment ils sont perçus et ce que les acteurs concernés doivent faire.

Je suis heureuse de pouvoir coordonner ce projet en Roumanie et je suis convaincue que mon équipe et moi-même parviendrons à réunir plus de 100 citoyens roumains pour discuter de l’avenir d’Internet et en extraire des données clefs pour nos décideurs.

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