Missions Publiques : Yao Sossou, vous êtes informaticien et partenaire officiel de Missions Publiques au Bénin, pourquoi avez-vous décidé de vous joindre à l’aventure « We, the Internet » ?
Yao Sossou : En tant que fervent défenseur des Objectifs du développement durable et de l’éducation pour tous, je m’intéresse particulièrement à la prise de décision en matière d’élaboration des politiques publiques. A titre personnel, faire partie du projet « We, The Internet » me permet non seulement de renforcer mon leadership et mes atouts managériaux en termes de gestion de projets mais aussi me permet de contribuer à faciliter l’inclusion de citoyens ordinaires dans les prises de décision liées à la gestion d’Internet.
Comment se passe le recrutement des citoyens béninois ?
C’est un honneur et une joie pour moi de faire partie de cette délibération citoyenne sur l’avenir d’Internet, et d’intégrer la parole des Béninois dans les process de décision sur l’avenir d’Internet. En phase avec les principes d’inclusion de Missions Publiques, nous nous devons d’inviter des personnes à la fois connectées et non connectées. La voix des personnes non-connectées a tout autant de valeur que celle des personnes qui le sont. Il est intéressant d’inclure tout le monde dans la discussion et de comprendre les enjeux de chacun sur un sujet qui bouleverse nos interactions et nos activités.
Comment garantissez-vous l’inclusion des populations urbaines et rurales ?
Nous prévoyons deux salles de discussion : l’une à Cotonou, capitale économique pays, et l’autre à Parakou, une ville plus enclavée dans le nord du pays. Pour les inciter à participer au dialogue, nous avons élaboré une stratégie mixte. Nous avons partagé un formulaire en ligne via Google Form pour celles et ceux qui sont familiers avec Internet. Ensuite, nous avons formé une équipe de jeunes qui sont présents sur le terrain et qui ont la responsabilité de recruter des participants. Je les ai coachés personnellement pour qu’ils comprennent l’essence même du dialogue et les enjeux qui en découlent. Il faut qu’ils saisissent la philosophie du projet afin d’être à même d’expliquer à tout citoyen, quelque soit son niveau de connaissance d’Internet, pourquoi il est important qu’il vienne le 10 octobre prochain.
Quelles sont les conséquences du COVID-19 sur l’organisation du dialogue au Bénin ?
La pandémie COVID-19 est en recrudescence au Bénin, comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. Afin d’être en phase avec les prérogatives de l’Etat et des organismes internationaux, nous avons décidé d’adapter les logistiques du dialogue et de diviser le groupe de participants en deux salles. Cette démarche réduira de moitié le nombre de personnes par salle et nous permettra de respecter les mesures barrières ainsi que les règles de distanciations sociales. Nous aurons donc 50 personnes au maximum dans chaque salle.
Comment incitez-vous les citoyens, et la presse, à venir le 10 octobre ?
A la mi-septembre, nous allons lancer une campagne radiophonique pour toucher un public que nous avons manqué jusqu’à présent.
Nous comptons assurer une couverture médiatique de l’événement à la fois par la presse en ligne et la télévision nationale. Nous espérons avoir le vice-président Afrique de l’ICANN avec nous. Nous pensons aussi envoyer des invitations à leurs excellences le ministre en charge du Numérique et de la digitalisation et le ministre de la Communication. Nous espérons leur présence lors de la cérémonie d’ouverture. Nous prévoyons également d’offrir à chaque participant un T-shirt et d’autres gadgets « We, The Internet ».
Je voudrais profiter de l’occasion pour louer la promptitude d’ISOC Benin, de l’ONG Women Be Free, d’AFRINIC, de la fondation africaine des TIC, de FGI Benin, du Club DSI, et d’autres personnalités de l’écosystème d’Internet au Benin. Je tiens à les remercier pour leur accompagnement financier vital pour la réussite de l’évènement. Je n’oublie pas les membres de mon équipe à GYN Benin pour leur dévouement.
Quels sont vos craintes et vos espoirs ?
Si j’ai déjà participé à l’organisation de manifestations au niveau communautaire, c’est la première fois que j’organise un dialogue avec des citoyens à l’échelle nationale. Je ne crains pas l’adhésion des participants, mais je redoute que certains d’entre eux se désistent à la dernière minute. Je pense surtout à celles et ceux qui vivent dans des zones reculées et pour qui je ne pourrai pas assurer l’accompagnement matériel et financier.
Pour les éditions futures, j’espère que nous pourrons élargir le dialogue dans plus de villes béninoises mais aussi que cette initiative contribue à consolider le dynamisme de la communauté d’Internet au Benin. J’attends de ce dialogue qu’il soit un véritable médiateur entre les acteurs impliqués dans la gestion d’Internet et les citoyens.