Pendant trois jours, 100 jeunes des 27 pays de l’Union européenne, âgés de 18 à 29 ans, se sont réunis à Bruxelles. Objectif ? Comprendre le déclin des pollinisateurs pour tenter d’en inverser le phénomène. Cette démarche inédite lancée par la Commission européenne est aussi l’occasion de voir quel rôle pourrait jouer les jeunes dans la gouvernance de la biodiversité. Retour sur la première session.
Venus des 27 pays de l’Union européenne et parlant l’une des 24 langues officielles, ces jeunes illustrent une incroyable diversité de parcours : étudiants, travailleurs, demandeurs d’emploi. En matière de formation, 55 % ont un niveau secondaire, 27 % un niveau supérieur et 18 % aucune formation formelle. Le groupe est presque équilibré en termes de genre (48 % d’hommes, 51 % de femmes et 1 % non-binaire) et géographiquement diversifié : 20 % viennent de zones rurales, 44 % de grandes villes et 36 % de petites villes ou banlieues. Interrogés sur leurs convictions, 76 % des participants considèrent les changements climatiques comme un problème très sérieux, contre 6 % qui ne les perçoivent pas comme préoccupants. Concernant l’Union européenne, près de la moitié (48 %) en ont une opinion positive, tandis que 18 % en ont une image négative.
Pendant 3 sessions de 3 jours étalées de septembre à mars, les jeunes ont comme mission de répondre à deux questions centrales : quelles actions sont nécessaires pour inverser le déclin des pollinisateurs dans l’UE ? Et quel rôle les jeunes Européens devraient-ils jouer dans l’avenir de la gouvernance de la biodiversité ? Pour la première session, ils ont appréhendé le sujet, rencontré des experts du sujet et des membres de la Commission européenne. A la fin du week-end, ils ont défini des priorités de travail.
L’Assemblée a démarré par des sessions en petits groupes, permettant aux participants de se rencontrer et d’appréhender le programme des prochains jours. Premier temps fort : l’atelier de la Fresque de la Biodiversité, qui explore les liens entre pollinisateurs, écosystèmes et bien-être humain. Cet outil visuel, basé sur le rapport de l’IPBES, explique les pressions qui pèsent sur la biodiversité. Ces échanges ont été enrichis par une diversité de points de vue d’experts : biologistes des pollinisateurs, naturalistes, écologues, spécialistes des systèmes agricoles, praticiens en politiques urbaines et végétalisation, ou encore analystes en politiques et financement. Le constat est unanime : les pollinisateurs sont en fort déclin en raison de la perte de leur habitat, de l’agriculture intensive, des pesticides, du changement climatique, des espèces invasives et de la pollution. Ce déclin représente de graves risques pour la santé de nos écosystèmes, notre alimentation et la biodiversité dans son ensemble.
La journée s’est terminée sur une note inspirante avec une visite de Refresh Brussels, un restaurant d’économie sociale proposant une cuisine durable à partir d’aliments cultivés sur ses toits. Les participants ont découvert une solution d’habitat protégé pour les pollinisateurs et pris conscience de l’importance concrète du service de pollinisation : des fruits et légumes qui poussent sur une toiture en plein Bruxelles grâce aux pollinisateurs et finissent directement dans nos assiettes !
L’Assemblée se poursuit en plénière pour ce deuxième jour. Les participants ont rencontré des experts politiques et des représentants de la Commission européenne afin d’approfondir leur compréhension des politiques européennes existantes en matière de biodiversité. L’après-midi, place aux échanges : les jeunes ont pu questionner différentes parties prenantes pour identifier ensemble les obstacles à surmonter.
La journée s’est conclue par un moment fort : un dialogue direct avec des responsables européens, dont Martin Hojsík, vice-président du Parlement européen, Andreja Viher White, ambassadrice de Slovénie auprès de l’UE, et Eric Mamer, directeur général de l’Environnement à la Commission européenne. Pour les jeunes, c’était l’occasion de faire entendre leur voix, pour les dirigeants, celle de rappeler combien ils comptent sur les générations futures.
Pour clore ces journées, les participants se sont réunis par groupes de dix pour faire le bilan de leurs apprentissages et se poser la question essentielle : où notre assemblée peut-elle avoir un réel impact ? Ce temps d’échange leur a permis de définir leurs priorités d’action et d’affirmer leur rôle de citoyens européens engagés. C’était également à eux d’identifier leurs besoins pour les prochaines sessions, soulignant ainsi que les jeunes ne sont pas que participants, mais qu’ils sont au cœur de ce processus et en sont les véritables moteurs.
La session s’est achevée avec le lancement de quatre groupes de travail : communication, expression artistique, suivi et évaluation. Cette approche novatrice place les jeunes en position d’acteurs à chaque étape, leur permettant de produire du contenu dont l’impact rayonnera bien au-delà de l’assemblée. Leur engagement sera par ailleurs reconnu par des opens badges.
« Nous n’apprenons pas seulement à connaître les pollinisateurs, nous apprenons comment faire bouger les choses. »






