On continue le voyage dans le temps de nos 25 ans. Escale en 2012 avec la Fabrique citoyenne initiée par le réseau d’associations étudiantes Animafac pour donner la parole aux jeunes pendant la campagne présidentielle. Une première pour Missions Publiques qui accompagne une démarche 100% jeunes.
Animafac est un réseau national regroupant 12 000 associations étudiantes. En 2012, l’organisation décide de lancer La Fabrique citoyenne, pour donner la parole aux jeunes, de 16 à 30 ans, à l’aube de l’élection présidentielle. 50 jeunes de toute la France se sont donc pendant plusieurs mois pour aborder des sujets clés pour l’avenir de la société : l’économie, l’Europe, l’éducation et se projeter en 2017.
Le point culminant de ces travaux a été l’organisation d’un échange inédit entre les jeunes participant-e-s et les candidat-e-s à la présidentielle, à l’exception de Marine Le Pen qui n’était pas invitée. Cet événement s’est déroulé le 17 mars 2012 dans le cadre du Forum national des associations étudiantes, à la Grande Halle de la Villette à Paris. Cette expérience a marqué la première démarche 100 % jeunes pour Missions Publiques. Grâce à cette initiative, l’équipe met un point d’honneur à intégrer ces profils dans les accompagnements qu’elle propose. À titre d’exemple, les jeunes représentaient 33 % des panels européens, une surreprésentation pour visibiliser une tranche d’âge souvent négligée dans la démocratie représentative.
Pour beaucoup des participantes et participants, cette expérience a été bien plus qu’une simple consultation politique. Des liens d’amitié se sont tissés, un groupe Facebook a été créé, et plusieurs d’entre elles/eux ont continué à se revoir des années après l’initiative. Et comme le hasard fait bien les choses, il se trouve que notre directeur a croisé (12 ans après !) une ancienne participante au détour d’un café matinal dans un bistrot parisien. On en a profité pour lui poser quelques questions. Nadia a aujourd’hui 34 ans et travaille dans un service client en tant que customer success manager (CSM).
Missions Publiques. Pourquoi et comment as-tu participé à cette consultation ?
Nadia. C’est ma mère qui a découvert cette opportunité et m’en a parlé. À l’époque, je n’avais jamais entendu parler de démarches participatives, mais j’étais ouverte aux nouvelles expériences et j’étais dans une période de transition après mes études en école de commerce. Je ne savais donc pas trop à quoi m’attendre. Nous étions un groupe de jeunes venus de toute la France. Nous avons discuté de nombreux sujets. De mon côté, je faisais partie du groupe qui travaillait sur la citoyenneté européenne. J’avais 21 ans à l’époque, et c’était la première fois que j’avais l’opportunité de parler à des candidats à la présidentielle, à des politiques tout simplement. C’était un peu stressant, mais aussi très enrichissant. Les discussions portaient principalement sur leur capacité à intégrer nos réflexions dans leurs programmes (campagne présidentielle de 2012).
Missions Publiques. Quel est ton meilleur souvenir de cette expérience ?
Nadia. Sans doute les rencontres que j’ai faites. Nous étions des étrangers au début, mais à la fin, nous étions amis en dépit de la distance. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons créé un groupe Facebook, pour rester en contact et échanger des nouvelles. D’un point de vue plus personnel, cela a renforcé mon intérêt pour la politique et les débats. Nous avons confronté nos points de vue parfois différents. Je me suis intéressée davantage à l’actualité de notre pays et j’ai discuté de ces sujets avec mes amis et proches. Ce qui est certain, c’est que j’ai compris l’importance de la participation citoyenne dans la construction des politiques publiques.
