Les 1618 participants des 23 débats – qui se sont déroulé le 10 septembre 2016 dans 22 pays – ont souhaité transmettre des messages très forts aux dirigeants de l’Agence spatiale Européenne (ESA). En voici une mise en perspective suivi d’un concentré de verbatim.
Un projet global et à finalité humaine. C’est pétris de cette vision que les participants du Débat citoyen sur l’espace pour l’Europe, organisé par l’agence Missions Publiques pour l’ESA envisagent, avant tout, les enjeux spatiaux. Ils se définissent eux-mêmes comme des citoyens du monde, une parcelle de l’humanité. Ils estiment que la politique spatiale devrait cibler les grandes questions de société, comme par exemple les défis environnementaux. Pour ces citoyens-là, pas de doute : l’espace est « un bien commun de l’humanité ».
« Espace propre ». C’est, sans doute, pour cette raison que la question des débris les préoccupe fortement. L’espace étant pour nombre d’entre eux le radeau de survie des générations futures, il doit absolument être nettoyé et maintenu propre.
Innovation. Aux yeux des participants, l’espace est également et bien entendu une chance. Ils en appellent donc à l’audace. Les projets d’exploration doivent produire des retombées pour nos vies quotidiennes, bénéficier à la Terre et à toute l’humanité présente et future. Dans ce cadre, bâtir un « Village sur la Lune » constitue un premier pas à leurs yeux.
Communication et interactions. La fenêtre ouverte par l’ESA sur le dialogue citoyen à l’occasion du Débat du 10 septembre 2016 a créé un précédent. Les participants n’y voient que du bon et une méthode à cultiver. Selon eux, il faut même créer des outils pour que les citoyens puissent interagir avec les missions spatiales et la politique spatiale pour amplifier l’intérêt et bénéficier de l’intelligence collective.
Quelques verbatim :
« Nous ne pouvons pas envisager l’espace de la même manière que nous l’avons fait avec l’espace aérien, en plantant nos drapeaux un peu partout ». Un participant du Luxembourg
« L’Espace pour moi c’est quelque chose d’un peu inquiétant, et c’est pour ça que j’aurais envie d’en savoir un peu plus ». Tomasz, 55ans, Pologne
« L’espace ne devrait pas être envisagé comme une porte de sortie. Nous avons des problèmes à traiter prioritairement sur Terre ». Simone, 44 ans, Pays-Bas
« Les citoyens devraient avoir une plus grande influence sur les décisions de l’ESA ». Andrea, Danemark
« Il serait catastrophique de voir des organisations exploiter les ressources spatiales pour leur propre compte. Nous devons éviter de nous battre pour les ressources, comme nous l’avons fait sur Terre ». Lars, Danemark
« Envoyer des personnes dans l’espace est pour nous une source d’espoir ». Kristian, 24 ans, Norvège
Le site web du Citizens’ debate on space for Europe