Archives des crise - Missions Publiques https://missionspubliques.org/tag/crise/ Fri, 18 Apr 2025 10:14:12 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://missionspubliques.org/wp-content/uploads/2021/03/favicon.png Archives des crise - Missions Publiques https://missionspubliques.org/tag/crise/ 32 32 Retrouver le fil d’Ariane de négociations transformatrices https://missionspubliques.org/retrouver-le-fil-dariane-de-negociations-transformatrices/ Thu, 17 Apr 2025 13:18:08 +0000 https://missionspubliques.org/?p=11577 L’article Retrouver le fil d’Ariane de négociations transformatrices est apparu en premier sur Missions Publiques.

]]>
L’article Retrouver le fil d’Ariane de négociations transformatrices est apparu en premier sur Missions Publiques.

]]>
L’inclusion citoyenne est une invitation à renverser notre regard https://missionspubliques.org/linclusion-citoyenne-est-une-invitation-a-renverser-notre-regard/ Wed, 10 Mar 2021 14:53:55 +0000 https://missionspubliques.org/?p=3381 L’article L’inclusion citoyenne est une invitation à renverser notre regard est apparu en premier sur Missions Publiques.

]]>
Quels sont les défis politiques pour habiter la France de demain ? C’était la thématique du webinaire organisé par le ministère de la Transition écologique. De nombreux intervenant-e-s sont venu-e-s apporter leur éclairage sur comment préparer la ville et des territoires sobres, résilients, inclusifs et productifs. Notre co-directrice Judith Ferrando était invitée en tant que grand témoin. Voici son intervention.

L’inclusion peut apparaitre comme un mot valise, très novlangue. C’est pourtant une ambition noble : inclure c’est le contraire d’exclure. Un territoire inclusif, c’est un territoire où chacun-e a sa place, quelles que soient son origine, ses ressources, ses capacités, et peut prendre part à la vie sociale, politique, culturelle et économique. Ce n’est pas simplement une vision corrective ou réparatrice, c’est une invitation à renverser notre regard sur l’aménagement : ce ne sont plus aux habitant-e-s de se conformer à leur environnement, mais à l’environnement de s’adapter aux besoins et qualités de chacun-ne. C’est aussi un territoire et plus largement une société qui reconnait à chacun-e une place, qui lui accorde de la considération, qui s’enrichit de la diversité.

Un territoire, une production immatérielle

L’inclusion citoyenne et politique est une des clés puissantes pour habiter la France de demain. Se donner les moyens de l’inclusion politique et citoyenne est indispensable pour avoir des territoires à forte vitalité démocratique, où les habitant-e-s se sentent citoyen-ne-s de plein droit et non de seconde zone, où les individus et les institutions sont capables de traiter les conflits et de trouver des solutions pacifiques. C’est urgent dans le moment de tension sociale et de creusement des inégalités que nous vivons. Ce n’est pas rien au moment où la France vient d’être classée comme démocratie défaillante par l’Index 2020 de la Démocratie (1).

Un territoire, une ville, ce n’est pas uniquement un ensemble de construction, de routes, d’infrastructures, de zones réglementaires, d’activité économique. C’est une production immatérielle. C’est un espace partagé par des êtres humains qui y ont des activités plurielles : ils y vivent (de passage ou toute leur vie), s’y baladent (en faisant un footing, en marchant avec une poussette, un chien ou un déambulateur), y font leur course, y travaillent, s’y instruisent, font des claquettes, jouent à la belotte dans des club sénior, trainent, se rencontrent, militent, font des enfants, vieillissent, se soignent, etc. Les territoires, ce sont un ensemble de modes de vie, d’usages, de relations sociales et d’émotions.

La transition écologique nécessite des modifications de ces modes de vie. Cela ne peut se faire que si les individus ont une part active dans la réalisation de notre société post-carbone.

La transition écologique oui, mais avec les habitant-e-s

La transition écologique nécessite des modifications de ces modes de vie : une évolution de nos manières de nous déplacer, de manger, de produire, de faire nos achats, de nous loger, de travailler, de penser nos choix de vie.  Cela ne peut se faire que si les individus ont une part active dans la réalisation de notre société post-carbone. Cela nécessite d’arriver à se projeter ensemble dans un monde commun, pour paraphraser Pierre Rosanvallon de tricoter récit individuel et récit collectif. Comme l’a rappelé Franck Boutté (2), il faut construire la désirabilité de la sobriété ; et comme l’a également affirmé Pierre Velz (3), l’économie productive et sobre doit être une économie centrée sur l’humain et c’est une trajectoire à construire, qui n’est ni le verdissement de l’économie actuelle ni forcément l’économie de la déconnexion.

Demain, un territoire plus frugal et plus convivial

A quoi ressemblerait un territoire résilient, inclusif, productif, sobre, pensé et fait avec les habitant-e-s? Ce serait une ville où être dehors est un plaisir, en toute sécurité : une ville pensée pour que les plus fragiles (les enfants, les femmes, les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite, les sans-abri) puissent s’y balader et reposer sans risque (donc une place de la voiture revue), où les centres-villes ou centres bourgs soient vivants et proposent des logements adaptés, accessibles financièrement et modulaires pour s’adapter à l’évolution de la taille des ménages, des lieux de rencontre intergénérationnels sans obligation de consommer, où des services publics soient présents, regroupés, et pas que numériques. Ce qui implique une évolution des pratiques d’aménagement du territoire, davantage ville du quart d’heure (4) que logique de métropolisation : un accès aux besoins essentiels : se loger/ se nourrir/ ne pas être isolé. Ce serait un territoire nourricier, un territoire avec des zones de gratuité pour des trocs et de la mise en commun d’outils.  Mais aussi des toilettes publiques gratuites, de l’art dans les rues. Et un rapport à la nature non domestiquée. Ce serait ensuite un territoire où dans le même ensemble d’habitation, il y aurait une crèche, une maison de retraite et des logements pour famille. Enfin, ce territoire aurait un modèle de développement qui profite aux producteur-trice-s locaux-les et avec une place du travail revue : l’activité plutôt que le travail ? Un temps de travail moindre pour avoir du temps pour des activités au bénéfice des autres ? Une reconnaissance du temps domestique ? Un revenu universel ? Des métiers du lien revalorisés ?

Les territoires de demain sont en train d’émerger, plus frugaux, mais aussi plus conviviaux. Et souvent ils sont pensés et mis en œuvre avec les habitant-e-s.

Entendre les désirs des citoyen-ne-s

Utopie ? Rêve de bobo ? Hélas non, ce sont les aspirations majoritaires que j’entends dans de très nombreuses démarches que j’ai accompagné depuis des années, de Haute Garonne Demain (démarche de prospective territoriale participative), aux conférences citoyennes régionales du Grand Débat National, en passant par la Convention citoyenne de Nantes Métropole sur la crise Covid. Des études internationales montrent le désir des gens de ralentir leurs rythmes de vie et de vivre davantage en proximité (5). Et c’est déjà en partie à l’œuvre : les territoires de demain sont en train d’émerger, plus frugaux, mais aussi plus conviviaux. Et souvent ils sont pensés et mis en œuvre avec les habitant-e-s. On peut parler des jardins partagés en ville cultivés par des migrant-e-s et des sans-abris à Rome, des habitant-e-s des quartiers prioritaires à Gap, dans le sud de la France, qui s’embarquent dans une démarche zéro déchet et y retrouvent du pouvoir d’achat et de la fierté, des habitant-e-s en précarité économique ont fait des propositions pour accélérer la transition énergétique lors du grand débat de Nantes métropole sur l’accélération de la transition énergétique, des habitant-e-s et des mairies s’organisent  en milieu rural pour transformer des lieux délaissés en café associatif inter-âge, les jeunes des quartiers populaires de Seine-Saint-Denis ont mis en place de l’aide aux personnes âgées du quartier lors des confinements, sans attendre l’appui des villes et des grandes associations, le projet vegetalcity porté par l’architecte Luc Schuiten propose des habitats de qualité, éco-construits et en harmonie avec la nature pour des sans-abris ou encore les expériences d’urbanisme tactique, d’aménagement transitoire, de construction réversible. Questionnons-nous sur notre capacité à entendre ces désirs et à les transformer en trajectoires, accélérations et actions.

Les plafonds de verre, entraves à l’accélération souhaitée

Rendre un territoire inclusif, ça ne se décrète pas. Encore moins pour des populations qui ont le sentiment que tout se joue ailleurs, sans eux. Arrêtons dans un premier temps de saucissonner la démocratie : on va sur-solliciter les habitants des quartiers populaires en concertation ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), bailleurs sociaux, projet urbain, PLU (plan local d’urbanisme), SCoT (schémas de cohérence territoriale) ou par instances consultatives catégorielles ou en silo (conseils citoyens, conseils des ainé-e-s, conseils des jeunes). Dans un deuxième temps, arrêtons de techniciser et de sur-rationnaliser : revenons au désir de vivre en commun, aux enjeux politiques. Comment voit-on ce territoire où on vit ? Comment s’y sent on bien ? A quelles conditions essentielles ? Qu’est-ce qui compte pour nous ? Cessons de vouloir faire entrer au chausse pied les citoyen-ne-s dans des procédures réglementaires d’une complexité ubuesque parfois, bardées d’acronymes, et revenons aux questions essentielles, cela fera du bien à tout le monde, y compris aux décideur-euse-s public-que-s et aux professionnel-le-s de l’aménagement.

Notre débat démocratique a besoin de radicalité, au sens de revenir à la racine des problèmes et des choix à faire.

Ne pas craindre la radicalité

Puis, créons les conditions de la confiance : règles du jeu claires, retours sur les impacts sur les décisions, être prêt-e-s aussi à revoir sa vision d’un projet, à travailler avec des acteurs associatifs locaux notamment en lien avec les habitant-e-s, aller vers… Il est bon de rompre avec notre imaginaire de la ville et de faire advenir un autre imaginaire de l’aménagement moins fonctionnel, moins mécanique. Redonnons-nous les moyens de la mixité sociale : en termes de production de logements, de scolarisation mais aussi de lieux pratiqués en commun dans la ville. Et surtout, faisons avec et pas pour : nourrissons la culture du dialogue, du projet en commun, du faire ensemble, dès l’école ; stimulons l’action collective de manière coopérative et non pas en mettant en concurrence (comme dans les budgets participatifs) ; pensons autrement l’implication des habitant-e-s, comme une ressource du projet pas une contrariété réglementaire de plus, les voir comme en capacité d’être co-créateur-trice-s de la ville ; accueillons les émergences, la colère, la rugosité, la différence dérangeante (comme l’orchestre du café social de Nantes Métropole ou la contestation des Gilets Jaunes). Osons affronter les sujets compliqués : la transition écologique est un impératif si on ne veut pas complétement bousiller la planète, le vivant, l’humanité. Expliquer le coût de l’inaction comme le suggère Magali Reghezza-Zitt (6) est indispensable. Nos choix démocratiques se font sous contrainte des faits. Notre débat démocratique a besoin de radicalité, au sens de revenir à la racine des problèmes et des choix à faire.

(1) Le rapport publié par The Economist est téléchargeable gratuitement à partir de leur site, après avoir rempli un formulaire.
(2) Franck Boutté, consultant Conception et ingénierie environnementale, était également grand témoin.
(3) Pierre Velz, ingénieur, sociologue et économiste, était le 3e grand témoin de cette journée.
(4) La ville du quart d’heure a été conceptualisée par l’urbaniste Carlos Moreno. L’idée : que l’on puisse trouver près de chez soi tout ce qui est essentiel à la vie : faire ses courses, travailler, s’amuser, se cultiver, faire du sport et se soigner.
(5) Modes de vie et mobilité, une approche par les aspirations, enquête internationale réalisée par l’institut de recherche Forum Vies Mobiles, janvier 2015-mai 2016
(6) Magalie Reghezza-Zitt est géographe, directrice du centre de formation sur l’environnement et la société à l’ENS. Elle était grand témoin lors de ce webinaire.
Crédit photo : Istock (D.R.)

L’article L’inclusion citoyenne est une invitation à renverser notre regard est apparu en premier sur Missions Publiques.

]]>
« En ces moments de crise, la démocratie participative ne doit pas s’arrêter » https://missionspubliques.org/en-ces-moments-de-crise-la-democratie-participative-ne-doit-pas-sarreter/ Mon, 09 Nov 2020 12:14:37 +0000 https://missionspubliques.org/?p=2984 L’article « En ces moments de crise, la démocratie participative ne doit pas s’arrêter » est apparu en premier sur Missions Publiques.

]]>
Nantes Métropole lance une Convention citoyenne à l’échelle de son territoire. 80 habitant.e.s issu.e.s des 24 communes sont invités à échanger sur les conséquences de la crise sanitaire. Leurs préconisations nourriront le projet de mandat de la métropole. Johanna Rolland, maire de Nantes, revient sur la nécessité de cet exercice démocratique qu’elle a choisi de maintenir – en ligne – malgré le confinement.

Missions Publiques : Nantes Métropole a une forte tradition de dialogue citoyen dans laquelle les élus s’engagent à rendre des comptes de l’usage des contributions citoyennes dans la décision. Lors de vos précédents mandats, vous avez notamment organisé 3 grands débats sur les enjeux métropolitains. Comment inscrivez-vous cette Convention dans cette tradition et pourquoi ce format ?

Johanna Rolland : A Nantes, l’innovation est au cœur de toutes nos politiques publiques. A l’heure d’un changement de modèle plus soucieux des humains et de la planète qui s’impose, nous devons compter sur la mobilisation et l’engagement de toutes et tous. Cette métamorphose passe par une vision et une pratique de gouvernance ouverte, en dialogue permanent avec les citoyen.ne.s, les associations et les expert.e.s. Ce dialogue citoyen est une innovation publique tout à fait majeure qui permet de travailler au plus près des besoins et des attentes, à l’échelle d’une métropole, d’une ville, d’un quartier, d’une rue ou d’un immeuble.

Ces derniers mois, à Nantes, se sont structurées des initiatives solidaires, une plateforme d’entraide et une multitude de projets portés par des associations, des entreprises, etc. Des initiatives citoyennes majoritairement soutenues et accompagnées par la collectivité, qui témoignent de la capacité des actrices et acteurs de tous bords à collaborer et à se mobiliser pour trouver des solutions ensemble. Et à l’heure de répondre aux attentes fortes des citoyen.ne.s et de tirer des enseignements de cette crise sanitaire sans précédent, c’est grâce à une convention citoyenne que nous le ferons.

 

Missions Publiques : Vous avez choisi d’axer la convention citoyenne sur les conséquences de crise sanitaire. A votre avis, qu’est-ce que cela peut permettre de révéler ? Quelle peut-être la plus-value d’une Convention sur ce sujet ?

Johanna Rolland : D’abord, il nous est apparu évident de maintenir la convention malgré le confinement. La démocratie participative ne doit être arrêtée en ces moments de crise. Le point de vu des citoyen.ne.s est essentiel, pour venir compléter d’autres formes de diagnostic. Concrètement, la convention va travailler sur 4 week-end de novembre à février, ce temps est nécessaire pour approfondir et donner aux citoyens des bonnes conditions pour produire un avis robuste. Evidement les conditions sanitaires, nous obligent à repenser les modalités. La première session se déroulera en ligne et nous avons à cœur que cela ne soit pas excluant, et nous y veillons en mettant en place une médiation numérique renforcée.

Ensuite viendra le temps des réponses. Que faut-il accélérer ? Que faut-il réinventer pour mieux vivre ensemble ? Pour répondre à ces questions, nous avons décidé de lancer cette démarche citoyenne inédite en France pour tirer les premiers enseignements de la crise sanitaire collectivement. Les premières conséquences auxquelles nous pensons sont évidemment les conséquences en termes de vie sociale et de bouleversements du quotidien. Nous ne vivons plus pareil aujourd’hui qu’en février. Nous avons dû nous adapter, apprendre à vivre avec le masque, à limiter nos contacts, à restreindre nos visites aux aîné.e.s. Mais les conséquences sociales, ce sont évidemment aussi les conséquences directes et indirectes de la crise économique : avec des emplois menacés, des emplois perdus, du chômage, notamment chez les jeunes. Ces conséquences sociales parlent aussi précarité, fragilisation du pouvoir d’achat, instabilité financière pour des milliers de gens.

Face à cette réalité sociale, économique, et en tant qu’élu.e.s locaux.ales, nous savons que notre responsabilité est immense. Nous mesurons aisément quels seront les enjeux demain pour mettre en œuvre des politiques publiques justes, efficaces, pour lutter contre toutes les conséquences de cette crise. Il sera donc indispensable de se poser pour comprendre, car pour agir, il nous faut comprendre.

"Pour lutter contre toutes les conséquences de cette crise, en tant qu’élu.e.s locaux.ales, nous savons que notre responsabilité est immense (…) il est donc indispensable de se poser pour comprendre, car pour agir, il nous faut comprendre.

Crédit photo : Martial Ruaud

Johanna Rolland

Maire de Nantes

Missions Publiques : Replongez-vous il y a 6 ans. Qu’est-ce que vous n’auriez pas imaginé possible et qui s’est réalisé grâce à ces dialogues citoyens ?

Johanna Rolland : Dialogue citoyen et partage sont indispensables pour penser et faire la ville autrement : c’est mon intime conviction qui forge mon engagement politique. Cette nouvelle approche qui place les citoyen.ne.s au coeur des projets est un guide pour l’action à Nantes depuis plusieurs années et doit continuer d’ouvrir de nouveaux espaces de participation.

Ce renouvellement des pratiques passe par des élu.e.s conscient.e.s que l’intérêt général est un bien commun. Un bien commun à partager, et sans doute davantage. La mobilisation de Nantes, l’ambition pour Nantes, ne sont pas le fait de nos seules institutions locales. Et heureusement. Elles dépendent évidemment des acteur.trice.s, des citoyen.ne.s, des habitant.e.s qui s’investissent pour notre ville. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’à Nantes, ils sont nombreux ! Mon rôle de maire est donc de faciliter toutes ces initiatives portées en-dehors de nos institutions, en donnant plus de pouvoir d’agir aux citoyen.ne.s

Sur ce sujet, nous avons beaucoup avancé en 6 ans, grâce aux 200 démarches de dialogue citoyen et aux grands débats. Ce n’était qu’un début et ce mandat sera celui de l’épanouissement de ces démarches. Je vous le disais, nous lancerons la convention citoyenne dans les prochains jours. Nous poursuivrons, avec les assises des nouvelles solidarités et celles de la mobilité durable, parce que sur tous ces sujets du quotidien, les citoyen.e.s doivent être au cœur des réflexions. À l’instar de la création du Conseil des générations futures, composé de citoyen.ne.s tiré.e.s au sort et d’un droit d’interpellation citoyenne, afin d’ouvrir un espace de démocratique directe en Conseil municipal. Et pour ne citer qu’un seul exemple : de 2017 à 2018, citoyen.e.s, riverain.e.s, associations et collectifs ont imaginé ensemble des projets pour réinventer 15 bâtiments municipaux et espaces verts en friche mis à disposition par la Ville. Aujourd’hui voient le jour des projets qui répondent aux attentes des habitant.e.s et qui sont nés dans la tête de collectifs de citoyen.e.s engagé.e.s pour faire bouger les lignes.

 

Missions Publiques : Vous êtes sur une île déserte. Vous ne pouvez emporter qu’une chose (matérielle). Laquelle ?
Johanna Rolland : Une boussole. Pour ne jamais perdre son cap.

L’article « En ces moments de crise, la démocratie participative ne doit pas s’arrêter » est apparu en premier sur Missions Publiques.

]]>
Municipales : le COVID 19 infléchit les programmes https://missionspubliques.org/municipales-le-covid-19-inflechit-les-programmes/ Fri, 26 Jun 2020 10:04:02 +0000 https://missionspubliques.org/?p=2597 L’article Municipales : le COVID 19 infléchit les programmes est apparu en premier sur Missions Publiques.

]]>

À l’occasion du second tour des élections municipales, nous avons décortiqué 34 programmes de candidats dans les 15 plus grandes villes françaises à la lumière de la crise liée au COVID-19. Nous souhaitions ainsi renouveler notre analyse non-exhaustive des programmes municipaux.

Cette crise sanitaire, économique et sociale est venue perturber les priorités des candidats. Les programmes politiques ont été, pour la plupart, réactualisés et présentent de nombreuses récurrences dans les notions et thèmes abordés.

La « co-construction » et l’économie locale au cœur des programmes

La volonté de co-construire l’avenir et de réaffirmer le contrat social au niveau local occupe d’avantage une place centrale. Plusieurs candidats ont ainsi évoqués la nécessité de « co-construire avec l’ensemble des acteurs du territoire un pacte pour une économie locale durable »[1]. D’autres préfèrent présenter « la concertation comme un préalable »[2].

Bien entendu, la relance économique occupe une place importante dans les programmes avec, entre autres, l’emploi régulier de l’expression « plan Marshall »[3]. Des candidats évoquent la crise comme étant « l’occasion d’une réorientation de l’économie »[4] devant s’accompagner d’une « série de mesures de redéploiement au profit d’activités durables »[5] ou bien encore que « le COVID 19 nous renvoie à l’organisation de notre système alimentaire, et à l’envie de consommer mieux, différemment »[6]. C’est l’économie sous l’angle de sa relocalisation qui est mise en avant ; une économie « pour favoriser le commerce de proximité et des emplois non délocalisables »[7].

Vers une « conversion écologique » ?

On note aussi une accélération du processus de popularisation de thèmes tels que l’environnement, la santé, les circuits courts ou bien encore les mobilités douces comme le montrent des propositions comme « la mise en en place d’un plan vélo »[8], « l’ouverture de centres de santé dans les quartiers pour garantir l’accès aux soins »[9], ou bien encore « la création d’une convention citoyenne du climat à Bordeaux, composée de 100 citoyens tirés au sort »[10].

Cette pandémie révèle et renforce une adhésion toujours plus grande de la population à la nécessité d’une transition écologique plus efficace et d’un changement profond de nos habitudes comme en témoignent les nombreuses plateformes mises en ligne entre mars et juin, malgré les limites que peuvent présenter ces types de dispositifs. Une dynamique qui pourrait constituer une large fenêtre d’opportunités pour accélérer ce que le sociologue français Bruno Latour nomme la « conversion écologique ».

Cette crise par sa gravité et son imprévisibilité a, dans une certaine mesure, influencé les programmes des candidats de tous courants politiques, mettant au cœur des besoins essentiels et vitaux : la santé, la nécessité de revoir nos façons d’habiter (formes des villes, urbanisme stratégique) et la transition écologique. Ce contexte semble également renforcer l’idée d’une nécessaire co-construction des décisions locales avec les acteurs de la société civile organisée et les citoyens.

[5] Idem

L’article Municipales : le COVID 19 infléchit les programmes est apparu en premier sur Missions Publiques.

]]>
COVID-19 : vers une reprise des dialogues sous conditions https://missionspubliques.org/covid-19-vers-une-reprise-des-dialogues-sous-conditions/ Mon, 25 May 2020 13:00:39 +0000 https://missionspubliques.org/?p=2469 L’article COVID-19 : vers une reprise des dialogues sous conditions est apparu en premier sur Missions Publiques.

]]>

A l’heure où le déconfinement se profile en France, il est plus que jamais nécessaire de faire participer les citoyens aux décisions de l’après-crise. En phase avec son ambition de concertation citoyenne, Missions Publiques adapte ses processus participatifs aux prérogatives officielles émises par les autorités publiques françaises. Explications.

En l’état actuel des préconisations et règles sanitaires et afin de garantir de bonnes conditions de reprises des dialogues citoyens, 5 catégories d’actions ont été prises en compte : informer, distancer, protéger, organiser et faire participer.

Informer  

Il est indispensable de fournir en amont aux participant.e.s ainsi qu’aux professionnel.le.s la totalité des informations qui leur permettront de savoir quelles sont les mesures mises en place pour les accueillir dans de parfaites conditions de sécurité sanitaire. Il convient donc d’afficher les consignes de sécurité, de distanciation sociale et des gestes de prévention à des endroits stratégiques pour qu’elles soient visibles par tous les protagonistes. Une liste d’émargement ou un outil pour recontacter les personnes de la réunion sera disponible si l’on devait apprendre qu’un.e participant.e soit dans les 14 jours testé.e positif.ve.

Distancer  

Pour respecter la distanciation sociale, un espace de 4m² sera établi par personne. Le placement en face à face est proscrit ou bien doit être mis en place à l’aide de plexiglas. Le lieu sera désempli en respectant les règles de distanciation sociale, ainsi que les distanciations physiques entre participant.e.s et animateurs.rice.s. Le nombre de personnes sera limité pour les espaces réduits.

Protéger 

Toute personne présentant des symptômes suspects devra être refusée dans le lieu. Selon le niveau de propagation du virus, des mesures plus systématiques peuvent être prises (prise de température, test, etc). Le port du masque sera obligatoire pour les animateurs.trices et à disposition de chaque participant.e. La salle sera aérée, les surfaces seront désinfectées fréquemment et le matériel utilisé sera nettoyé.  Chaque personne sera en mesure de se laver les mains fréquemment et aura des serviettes jetables à disposition. Des solutions hydro-alcooliques seront disponibles dans les endroits stratégiques du lieu.

Organiser

Le personnel de Missions Publiques sera formé aux nouvelles règles sanitaires. L’espace sera réorganisé pour empêcher le regroupement des personnes (suppression de pause, de vestiaires et des bars ouverts, marquage au sol).

Faire participer

Convaincus que la concertation citoyenne est plus que jamais nécessaire, nous défendons le principe qui consiste à ne pas « amputer » le temps de participation aux citoyen.ne.s. Nous redoublerons d’attention quant à la question de l’inclusion dans les démarches de concertation. Nous permettrons des moments d’échange qualitatifs grâce à de nouvelles formes de dialogue physiques et non-physiques (ateliers débats à distance, forum et ligne, défis de participation collaborative en ligne, les outils de visioconférences…).

Pour toucher des personnes qui n’auraient pas accès à l’information ou seraient particulièrement en situation de vulnérabilité sociale ou sanitaire, il est nécessaire pour nous de nous appuyer davantage encore sur les acteurs locaux, notamment associatifs.

L’ensemble de ces décisions s’appuient sur les prérogatives officielles émises par les autorités publiques françaises dans le domaine d’activité de Missions Publiques. Pour plus d’informations, nous vous invitons à lire notre note de travail dédiée en cliquant sur ce lien.

L’article COVID-19 : vers une reprise des dialogues sous conditions est apparu en premier sur Missions Publiques.

]]>